Toulouse : l’exposition d’art urbain Layup est de retour jusqu’au 20 octobre
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Elle est composée de grands et petits tableaux au fusain, pastel et à l’huile, reliés par des dizaines de peintures et dessins sur papier libres, réalisés sur place, selon le principe de l’association d’idées. L’ensemble qui forme une suite, voire une narration, est disposé grâce à des planches à hauteur de regard, même si le corps est également sollicité. De temps à autre, un soleil peint à même le mur vient nous rappeler les sources de nos 365 jours, évoqués par le nombre d’œuvres visibles. Douze assiettes, en porcelaine sur table, évoquent aussi nos rythmes temporels fondamentaux. Des coulures souillent les murs à l’instar d’infiltrations chtoniennes. Un rhizome apparaît de temps à autre, dessiné à même le mur. Tout cela pourrait relever de la numérologie la plus fantaisiste si elle n’était pas en accord avec le sujet abordé par Fabrice Hyber dans cette exposition, la science du sol, plus généralement de la nature et de ce qui la compose, et nous compose, la terre et l’eau. Les titres sont explicites : Herb, Plante idéale, Grain de sable, Renaissance. Du nuage aux rhizomes, la dynamique des infiltrations et des cycles naturels devient une thématique inépuisable, qu’Hyber traite avec le style cursif, quasiment didactique qui est le sien et qu’il assortit de multiples notations verbales.
Car la thématique de la Création telle qu’elle émane du Sol, avant de bouillir dans un pot rotatif et de finir dans nos assiettes, fonctionne de la même manière que la capacité des artistes à produire du sens, « toujours toujours » renouvelée. Bref de créer à leur tour. Hyber ne se prive d’ailleurs pas de faire participer le regardeur au processus de création à l’aide d’écriture, signes, diagrammes divers. Elle part de leur observation d’un extérieur, passe par les filtres de nos corps et pensées, avant de se donner à déguster dans des lieux prévus pour ce faire. Il faut se laisser porter par cette promenade formée de pleins et de déliés, de toiles longuement mûries et dessins plus spontanés, et qui visent à nous reconnecter à la terre, à ce sol qui nous équilibre et nous nourrit, nous fournit la pierre qui abrite et la graine qui nous vêt. Il importe de rappeler des choses aussi élémentaires (élément-terre) que tout le monde finit pourtant par oublier. Au bout du compte, ce sont les forces naturelles qui gagnent. Même face à Napoléon, à qui un paysage est consacré. Ce n’est pas hasard si le parcours se clôt sur un crâne selon le principe des vanités. L’exposition nous éloigne des villes tentaculaires et géantes, des trépidations de moteur ou de nos divertissements obsessionnels afin de nous reconnecter à l’essentiel. Le miracle permanent que constitue pour nous le végétal, son incroyable fécondité. Fabrice Hyber n’est pas en reste et sait si bien l’imiter.
Changement de programme à l’étage où nous attendent successivement des toiles maritimes de Piet Moget, tout en rigueur et tonalités néerlandaises, et de Patrick Sauze, en lesquels on pourrait lire à livre ouvert, accompagnées d’une anamorphose de Tjeerd Alkema. On en vient aux polyptyques de Georges Ayats. Il s’agit de compositions illustrant une peinture non représentative, extrêmement subtile puisque se fondant sur des accords chromatiques nuancés, recourant à une délicate géométrie. L’artiste travaille en série, de carrés, de propositions verticales, dans des tonalités jaunes ou au contraire sombres. Et bien sûr la superbe collection, éclectique au demeurant. Geer et Bram Van Velde, Kenneth Noland, Malcom Morley, Donald Judd, Viallat, Rouan, Ben, Olivier Debré, Messagier, Klein, Spescha, Wang Du… Excusez du peu…
BTN
Plus d’informations : lac-narbonne.art
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