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Sète : Pierre-Luc Poujol au musée Paul Valéry, « J’ai voulu présenter une exposition la plus immersive possible »

22 Mar 2024 | Expos, Hérault, Les interviews, Musées

Ce printemps, la nature entre au musée Paul Valéry. Du 23 mars au 26 mai, l’artiste montpelliérain Pierre-Luc Poujol investit l’espace d’exposition temporaire avec quelque 50 peintures et sculptures sur bois. L’exposition Arborescences plongera les visiteurs dans un univers peuplé d’arbres. Situé au cœur du travail de Pierre-Luc Poujol, l’arbre n’est jamais dépeint ni traité de manière univoque. Il est au contraire investi par une puissance constante d’évolution formelle. En raison des catastrophes naturelles engendrées par le réchauffement climatique, ce motif s’est transformé dans le travail de Pierre-Luc Poujol, de l’arbre aux couleurs triomphantes, l’artiste a évolué vers des formes de plus en plus déstructurées. Un autre rapport à la nature que raconte l’artiste dans cet entretien.

L’exposition Arborescences est la seconde qui vous est consacrée au musée Paul Valéry. Comment est né ce projet ?

Effectivement, j’ai une belle histoire avec le musée Paul Valéry qui avait exposé les toiles réalisées lors de mon retour de voyage à Giverny, en 2020. Le musée connaissait donc mon travail et le suivait. Puis, au regard de mon évolution, on m’a proposé d’occuper l’ensemble des espaces pour présenter ma prochaine exposition : Arborescences, dont la principale source d’inspiration sont les arbres.

Quelles techniques avez-vous développées autour de cette thématique ?

J’ai traduit cette inspiration avec différentes techniques, notamment en troquant mes pinceaux contre des branches d’arbres et les cendres. Je peins donc à l’aide de branchages, mais également avec des cendres d’arbres brûlés. Ma démarche m’a également amenée à utiliser le bois de forêts calcinées pour en faire des installations, des sculptures… Par ailleurs, mon travail autour de l’empreinte de l’écorce sera décliné tout au long du parcours. À l’image de ma peinture assez physique, où je fais corps avec les œuvres, j’ai voulu présenter une exposition la plus immersive possible. Les visiteurs découvriront des accrochages novateurs, jamais vu au musée. Mais, je ne veux pas tout vous dire, il faudra venir voir !

Sans tout dévoiler, peut-on tout de même avoir un aperçu des œuvres exposées ?

Pour commencer, l’exposition va sortir du musée et commencer dès les jardins avec une installation nommée Résilience. Ensuite, comme je le disais, l’accrochage sera très original !  On découvrira ensuite des tableaux et plusieurs installations avec du son, de l’image. Ce ne sera pas juste une exposition picturale. On retrouvera ma gestuelle, qui consiste à peindre sans forcément toucher le support, néanmoins cela reste très différent de ce que l’on a vu auparavant. L’une des installations présentées, Arbographie, illustre la symbiose anthropomorphique entre l’homme et la et la nature. C’est un travail plus radical.

L’essentiel des œuvres exposées est donc récent ?

Le parcours sera jalonné d’œuvres marquantes, illustrations de mes premières recherches sur les arbres et les écorces, mais la majorité du travail présenté a été réalisé lors des deux dernières années.

Votre travail repose notamment sur la récupération de bois, sur votre relation aux arbres. Vous définissez-vous comme un artiste engagé ?

Je récupère effectivement le bois dans des forêts incendiées. Il est issu d’arbres qui ont subi les outrages du feu que je réinterprète, pour certains, avec la technique du Kintsugi. Il s’agit d’une technique ancestrale japonaise inventée initialement par les moines pour réparer la vaisselle avec un filament d’or. J’ai transposé cette technique sur les blessures de l’arbre, on trouvera une ou deux pièces utilisant ce procédé dans l’exposition. On pourra également découvrir une autre technique avec laquelle je lie les sculptures et le châssis de la toile. Pour une autre œuvre, j’ai capturé l’empreinte de sa chute… J’ai effectivement un lien fort avec la nature, je travaille au milieu de la forêt. Ce rapport particulier avec les arbres, est une évidence. Ils m’inspirent, et cela se traduit dans mon travail. Pour autant, je me définis comme un artiste engagé, mais pas militant.

Recueilli par Eva Gosselin

Plus d’informations : museepaulvalery-sete.fr

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