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Rivesaltes : au Domaine de Rombeau, découvrez le « savoir-fer » d’un jeune sculpteur

13 Sep 2023 | Arts plastiques, Expos, Pyrénées-Orientales

Nombreux sont les jeunes de son âge qui occupent leurs loisirs à parcourir la toile et rêvent de devenir sur les réseaux sociaux, les influenceurs de demain…  Enzo, jeune étudiant de 17 ans en deuxième année de BAC PRO de Technicien en chaudronnerie industrielle, est plus terre à terre, il a choisi de sculpter le fer et de dompter l’acier. Redorer le blason d’un métier manuel industriel essentiel par la création de véritables œuvres d’art sculptées dans le métal, tel est le défi que s’est lancé ENZO ART, apprenti artiste comme il se définit lui-même. Vous pouvez découvrir ses œuvres jusqu’au 30 septembre au Domaine de Rombeau à Rivesaltes.

Mais qu’est-ce que réellement le métier de chaudronnier ?

Si de nos jours, le métier de chaudronnier est à la pointe de la technologie et qu’il sert différents secteurs industriels, ce métier ancestral, à la fois rude et répétitif du fait de « frapper » le métal pour qu’il prenne forme, s’est pratiqué pendant des siècles manuellement et avait comme principale fonction de créer des récipients du quotidien, des chaudrons et des objets religieux. C’est en 1327, que naît la première corporation de chaudronniers, et qu’apparaît, une maîtrise de chaudronnerie décernée après six années d’apprentissage.

Aujourd’hui, c’est un travail plus automatisé, le chaudronnier va lire les plans, travailler les métaux à l’aide de machines performantes pour les façonner avant de les assembler pour créer des formes précises.

De la chaudronnerie industrielle à la chaudronnerie d’art

Avec toutes sortes d’aciers de récupération, Enzo, artisan métallier, génère des créations inventives, véritables œuvres d’art aux formes imaginatives et inspirées. Habile dualité du travail des matières comme différentes sortes de bois et bois flottés, qui s’harmonisent parfaitement à l’éclat du fer poli et vernis pour lui donner encore plus de brillance et de vie. Chaque création est une pièce unique créée selon les influences et les inspirations du moment.

Rencontre avec un artiste en devenir

AB : Le métier de chaudronnier  ne fait pas forcément rêver les jeunes générations, quel message souhaitez-vous leur adresser ?

Enzo : C’est un métier difficile, physique car il se pratique debout, mais il est indispensable à notre industrie en plein essor. C’est donc un métier manuel et d’avenir. La dénomination pourrait être modifiée pour le rendre plus attractif, mais l’authenticité des métiers à mains est aussi un atout qu’il faut savoir valoriser, préserver et sauvegarder. Et puis pour ceux qui ont une âme d’artiste, chaque métier à sa part de rêve, c’est peut-être cela que l’on appelle des métiers d’art, et ce n’est pas moi qui vous dirai le contraire.

Vous semblez orienter votre formation vers la chaudronnerie d’art, d’où vous est venu cette idée de créer ?

L’idée de vouloir créer m’est venue tout naturellement durant les cours d’atelier, j’ai rapidement ressenti  un véritable plaisir à façonner le métal, que ce soit de l’acier ou de l’inox pur, l’assembler, le polir et lui donner des formes que j’exprime selon mon imagination. Ce plaisir a pris le pas sur mes loisirs pour devenir une véritable passion. 

Donner vie à des objets, des animaux et de petits personnages imaginaires, est-ce pour vous une manière de vous inventer un univers ?

Je ne dirais pas inventer, mais plutôt transformer un matériau froid, dur, peu populaire au sens esthétique du terme, l’acier de récupération, qui devient entre mes mains une œuvre d’art : c’est là toute la dimension que prennent en naissant mes sculptures de fer et d’acier.

Que pensent vos camarades de classe de votre créativité ?

Je suis dans une classe de 15 élèves, dont une seule fille, et dans l’ensemble, ils sont plutôt admiratifs et m’encouragent à persévérer.

Et dans votre entourage familial ?

Je viens d’une famille où l’on a toujours respecté la valeur-travail, donc ils sont plutôt fiers et touchés. C’est très important pour moi, car mes parents et mes proches sont indispensables à mon équilibre et à mes réalisations. J’ai besoin de me sentir soutenu et accompagné dans ma créativité.

Vous avez exposé publiquement vos œuvres une première fois en 2022. Que vous a apporté cette expérience ?

C’était une exposition assez intimiste, à la demande d’un restaurant de caractère à Fitou dans l’Aude. Mes amis, des connaissances et les clients du lieu, découvraient pour la première fois mes créations de visu, et leurs réactions ont été positives. Des touristes allemands m’ont achetés quelques sculptures ce qui m’a conforté dans mon désir de poursuivre dans mes réalisations.

Vous êtes actuellement l’artiste régional invité d’une exposition événement dans le cadre exceptionnel d’un ancestral domaine viticole, le Domaine de Rombeau à Rivesaltes. Quelle est l’origine de ce projet ?

Suite à l’article que m’a consacré la journaliste Corinne Sabouraud du quotidien régional L’Indépendant, j’ai été contacté par l’organisateur de l’exposition rétrospective « Souvenirs métalliques », consacrée aux aciers gravés de l’artiste de renommée internationale MICK MICHEYL décèdée en 2019. Le thème du métal étant au centre du projet, j’ai tout de suite été séduit par l’idée d’y participer,  mais aussi très impressionné, car c’est une chance inouîe et un véritable défi, que d’exposer aux côtés des créations d’une artiste côtée et dont certaines œuvres  ont été acquises par des musées.

L’acier gravé sur l’affiche de cette exposition représente le visage de Dieu selon la vision de l’artiste, diriez- vous que c’est un don du ciel ?

J’ai vu que l’une de ses œuvres maîtresses sur chrome et nickel purs, s’appelait Universel ! De mon côté, j’ai réalisé spécialement pour l’exposition, une grande croix murale en acier qui sera baptisée L’esprit et la matière…, ai-je ainsi répondu à votre question ?

Propos recueillis par Alexandre Blondin

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