Ce petit roman aborde des sujets graves. Il s’adresse à des grands ados ou à ceux qui le sont restés, même adultes. Comme Hugo ou Dumas autrefois, il distingue le camp du Bien et celui du Mal, incarné en l’occurrence par un juge douteux qui sympathise avec les nazis. Dans le camp des victimes, une sœur qui a commis le crime de réclamer une justice impartiale et de dénoncer l’injustice subie par son frère.
C’est de son point de vue émouvant qu’est racontée l’essentiel de cette histoire qui montre comment, par un enchaînement de circonstances tragiques, on peut sombrer dans l’autre camp, celui du mal, celui incarné en l’occurrence par l’État islamique. La question de la culpabilité potentielle de l’héroïne est posée si bien que le livre prend des allures de roman policier. Janine Teisson quitte la linéarité traditionnelle pour égrener son roman de journaux intimes, d’articles du journal local, d’échanges de lettres ou de mail…
Dans les chapitres majeurs, la sœur s’adresse directement à son frère, dont nous savons assez vite qu’il a disparu en Syrie. Des personnages secondaires (un peintre du street art, une ancienne bibliothécaire, un confrère et amant de l’hôpital…) finissent par jouer un rôle essentiel dans cette triste affaire qui ne finit pas si mal pour la protagoniste même si le drame vécu l’aura marquée à vie.
Un court roman qui dénonce les bêtes immondes de toute origine et de toute confession, tout en nous immergeant dans une famille d’immigrés que l’on dit intégrés, et qui ne demandent qu’à le rester.
BTN
Ed Chèvre-feuille étoilée – editionsfemmeschevrefeuille.fr
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