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Perpignan : exposition Barbara Navi à ACMCM du 21 octobre au 21 janvier, par BTN

27 Oct 2022 | Art & Expos, Expos, Pyrénées-Orientales

Le lieu d’art dit Acentmètresducentredumonde, s’honore de sa proximité avec la gare dalinienne de Perpignan et d’avoir toujours défendu becs et ongles la peinture sous toutes ses formes, sans avoir attendu qu’elle revienne en état de grâce. Sans doute parce qu’en Espagne, toute proche, on ne l’a jamais sciemment abandonnée. Toutefois, on sent de la part de l’équipe d’ACMCM une prédilection marquée pour la peinture figurative, car celle-ci n’a cessé de se renouveler au fur et à mesure que sont explorées de nouvelles technologies, les potentialités de collage contemporain, des manières inattendues d’aborder l’art, et la notion de beauté à laquelle on l’a le plus souvent associé. 

C’est ainsi que sera présentée, cet automne, l’œuvre d’une artiste française, une fois n’est pas coutume, qui mérite de voir sa production davantage reconnue, Barbara NaviEt qui s’interroge cette notion de « Beauty », par référence au Moody Blues et à leur nuit de satin interposée. Il suffit de voir quelques-uns de ses tableaux pour comprendre que l’on est loin d’un certain hyperréalisme, lequel a pu naguère la tenter, mais que les phénomènes de saturation, de surexposition lumineuse ou de pixellisation sont pris en compte et viennent enrichir ce que d’aucuns nommaient jadis le Stupéfiant-image. Je parle du surréalisme à qui Barbara Navi continue d’emprunter la fameuse Inquiétante étrangeté, ou si l’on préfère l’Étrange familier. Des scènes qui pourraient être de la vie quotidienne sont mêlées à des épisodes mythiques, religieux ou littéraires puisés dans l’histoire de l’art ou de la culture en général (Babel, Pégase, sans doute Gulliver). Les proportions ne sont pas respectées entre les figures à tel point que certains paysages peuvent passer pour des maquettes d’enfants prêts à jouer.

Car les tableaux de Barbara Navi semblent s’avérer des prémices (pour reprendre l’un de ces titres) à une narration dont l’artiste nous fournit les éléments, dans un certain désordre assemblé, dont nous reconstituons les possibles interprétations. Les couleurs ne sont pas forcément vives ni séduisantes. Elles sont sourdes et rompues. Les formes s’efforcent d’échapper à la prison de la ligne dessinée. On a l’impression d’évoluer dans un univers intermédiaire entre deux mondes où l’image imposée par l’artiste s’est substituée à la réalité. C’est en cela qu’elle devient étrange. Pour cette exposition, l’artiste a invité d’autres peintres (l’architecture gigantesque de cet ancien entrepôt le permet), parmi lesquels on reconnaîtra le Montpelliérain Abel Pradalié qui, lui aussi, aime à pratiquer le paysage en se souvenant des maîtres du passé. Et aussi : Karine Hoffman et ses univers de l’absence, crépusculaire ou nocturne ; Damien Cadio et ses bouquets métaphysiques, ou Filip Mirazovic, travaillé par sa relecture subjective, yougoslave, de l’histoire de l’art, lesquels ont sans doute des points communs, aisément repérables, avec leur hôte temporaire. Mais Corine Borgnet la retrouve dans l’association d’objets, Nicolas Darrot par le biais de sculptures étranges, Eric Manigaud par le dessin historique d’après photo, Léa Le Bricomte dans ses différentes (re)présentations de la guerre, Mathieu Dufois enfin grâce à ses dessins expressifs, à la mine noire. Au visiteur de se raconter d’autres histoires, sur les interférences, au-delà des techniques et des parcours individuels. Nous y reviendrons plus en détail.

BTN

Plus d’informations : acentmetresducentredumonde.com

CatégoriesArt & Expos | Expos | Pyrénées-Orientales

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