Jusqu’au 29 octobre, l’Espace photographique Arthur Batut propose de découvrir comment les artistes contemporains s’emparent de la photographie aérienne et en proposent une version artistique. Car, la photographie aérienne comme dispositif d’observation ou de surveillance tient lieu de fil conducteur entre les différents travaux présentés.
Quand Arthur Batut invente l’aérophotographie avec un cerf-volant en 1888, il a en tête un projet assez précis : mettre à disposition des topographes un outil pratique et efficace pour lever des plans d’un territoire en peu de temps. Le cerf-volant est supplanté, dès la première guerre mondiale, par les aéroplanes et on ne compte plus aujourd’hui le nombre d’images générés par des satellites ou des drones qui nous donnent à voir sur nos écrans des mouvements de troupes, des zones inaccessibles, etc.
Les expositions de la 15ᵉ édition :
Alain Josseau à la Méjane et rue Jean Jaurès
À la Méjane, Alain Josseau propose l’installation « Plans camouflage » à la fois sculpturale et photographique. Il s’approprie des images satellitaires de Labruguière pour construire ce qui s’apparente à un leurre : d’hypothétiques avions, drone ou satellites survolant et photographiant ce leurre prendraient ainsi la représentation pour la réalité. Sur quelques vitrines de la rue Jean Jaurès, est présentée « #déceptions 623 », une série de photographies réalisées lors d’une résidence du même artiste en 2019 au Lycée professionnel St-Etienne à Cahors. Les questions de perception des images aériennes dans une opération militaire, du vrai et du faux sont, comme pour l’installation à La Méjane, au cœur ce travail réalisé avec les élèves.
Leah Desmousseaux dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut
« SOL » un ensemble d’œuvres produites par le centre d’art Le Lait* où Leah Desmousseaux s’inscrit dans une démarche plasticienne et expérimentale autour de l’hybridation des procédés analogiques et digitaux. En écho aux photographies aériennes d’Arthur Batut, l’artiste propose quelques grandes compositions réalisées à partir d’images aériennes issues de drones ou satellites tirées au moyen de procédés photographiques anciens tels que le cyanotype.
En écho à l’exposition de Leah Desmousseaux, est présentée la vidéo « Monument » d’Igor Grubic, un artiste croate. Documentaire expérimentale et contemplatif, ce film est constituée de différents «portraits » de monuments érigés en l’honneur des victimes du fascisme durant la Seconde Guerre mondiale, à l’initiative du gouvernement yougoslave, et dont la plupart ont été détruits lors de la guerre dans les Balkans, dans les années 1990.
Plus d’informations : arthurbatut.fr
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