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Entretien avec Louis-Noël Bestion de Camboulas

19 Juil 2018 | Classique & lyrique, Les interviews, Musiques

FESTIVAL RADIO France OCCITANIE MONTPELLIER 2018
Opéra-Comédie– Montpellier  le 18 juillet à 20h00
En direct sur France Musique, ce soir

 Issé, le chef-d’œuvre oublié d’un jeune mousquetaire de 25 ans.

L’Ensemble « les Surprises », fondé par Juliette Guignard (viole de gambe) et Louis-Noël Bestion de Camboulas (clavecin et direction), vient jouer Issé, ce mercredi 18 juillet.
Issé est le chef d’œuvre d’André-Cardinal Destouches (1672-1731), compositeur trop longtemps oublié depuis près de 320 ans.
Issé, Pastorale héroïque raconte les amours impossibles du dieu Apollon, avec la nymphette Issé. Dieu de l’Olympe, il lui est impossible de frayer avec les humains. Mais, il n’empêche que  rien ne lui  interdit d’essayer de le faire… à condition d’avancer masqué.
La morale à cette histoire traitée à la manière d’un opéra-bouffe, n’est-elle pas que « que les mortels servent de modèles aux dieux.. ! ».
En complément de la présentation de cet opéra, voir :
https://lartvues.com/isse-opera-de-destouches-oublie-320-ans/

 Nous souhaitions poser quelques questions à Louis Noel Bestion de Camboulas :  

  1. Le Centre de Musique baroque de Versailles (CMVB) travaille depuis plus de  trente ans sur toutes les archives musicales conservées à Versailles. Il vient d’achever l’édition complète les airs de Lully, Rameau, Gluck. Est-ce que le CMBV va  s’engager maintenant dans l’exploration des musiciens post-Lully et pré-Rameau ?
    En effet le CMBV est très intéressé par cette période et ​souhaite éditer des œuvres.
    Simplement il est plus rare pour eux d’é
    diter des opéras entiers.
  1. Comment se fait-il que Destouches soit publié seulement maintenant ?
    C’est le fait que ses œuvres sont essentiellement des opéras oblige donc un très long travail de recherche et d’édition.​
  1. Remaniée six fois depuis l’ajout du prologue en 1708, quelle version d’Issé allez-vous finalement jouer à Montpellier ?
    La partition de référence que nous avons choisie avec le CMBV est l’édition de 1724 (partition générale qui se trouve à la BNF)​. Celle d’ailleurs publiée par Destouches lui-même.

4.Vous avez annoncé donner la version la plus tardive. Mais à notre connaissance, la version révisée par Berton, le maitre de musique du roi date  de 1773.
Nous jouons la version de 1724, qui est en fait la plus tardive dont nous ayons la partition entière. Car la partition révisée par Berton n’existe plus (sur ce sujet la musicologue Françoise Escande a fait des recherches, et suppose qu’il existe quelques airs, mais pas la partition entière​).

  1. En 1770, on joue Mozart, Haydn. En France, Monsigny ou Grétry et on recrée Issé en 1770. Le chef d’œuvre d’un musicien de 25 ans seulement.  Cet opéra ne serait-il donc pas intemporel ?
    Chef- d’œuvre d’un jeune homme, qui a marqué Louis XIV comme d’autres opéras que le monarque appréciait . Peut-être faut-il y avoir la marque du roi-soleil !​
  1. On entend que la musique d’Issé est jouée avec l’appui des Vents et de percussions. Cette particularité, est-ce une réminiscence de son passé militaire ?
    ​En effet il écrit de très belles marches, ainsi qu’une impressionnante scène de guerre dans le prologue (Hercule se bat contre le dragon du jardin des Hespérides).
    J’ai également rajouté certaines percussions qui viennent colorer les parties des danses.

  1. Est-ce pour cette raison que vous doublez les flûtes et hautbois ?
    C’est surtout par le fait que les parties de dessus sont régulièrement divisés par 2.
    Destouches écrit à 5 parties (dessus, haute-contre, taille, quinte, basse). Et lorsqu’il divise les dessus, on se retrouve donc à 6 parties.​
  1. Le chœur un personnage à part entière est-il traité « ripieniste » ? (*)
    ​Cet été (tournée d’été)  nous avons  un chœur de solistes. A l’automne, lors de la reprise prévue au festival baroque de Pontoise ou à l’opéra de Versailles, nous disposerons du chœur des Chantres du Cmbv​.

 Propos recueillis par Michel Pavloff  

(*) On sait que pour certaines exécutions J.S Bach manquait d’effectifs pour les parties chantées. Si nécessaire, les solistes pouvaient donc venir doubler le Chœur.

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