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Charlotte JULIAN Chanteuse, artiste peintre et comédienne

18 Fév 2020 | Les interviews

« Une vie dessinée aux couleurs de ses passions »
Propos recueillis par Alexandre BLONDIN

La pétillante « Fleur de Province » à l’accent chantant et à la bonne humeur communicative a gardé dans le cœur du public une cote de sympathie et de popularité. Originaire de Perpignan, l’artiste aux multiples talents, a fait chanter la France. Elle a aussi joué la comédie à la télévision, au théâtre et au cinéma, sans oublier les nombreuses expositions de ses tableaux d’art naïf. Sa carrière éclectique a été marquée par quelques jolis succès populaires gravés dans la mémoire collective,
Que de chemin parcouru depuis ses débuts au Petit Conservatoire de Mireille dans les années 70…
« Comme les cigales, quand on est du Midi on chante ! » déclare-t-elle de sa voix ensoleillée.
Rencontre avec une artiste qui n’a jamais arrêté son métier.

AB : L’année 2020 semble débuter pour vous comme un véritable rayon de soleil en chansons ?
CJ  : « Eh oui en chansons et en peinture. »

AB : Diriez-vous que c’est un vœu qui s’exauce ou plutôt une surprise inattendue ?
CJ  : « Alors là, c’est plutôt une surprise inattendue, le temps passant, la mode change vous savez et c’est normal, moi j’étais une artiste qui avait des tubes dans les années 70,80, je n’attendais plus rien, j’étais complètement investi dans mes expositions de peinture, qui fonctionnent très bien depuis plusieurs années.
Côté scène et chanson, je me produis et je fais toujours des galas, certes moins nombreux qu’auparavant. Comme pour d’autres artistes de ma génération, on en parle peu, le public est de ce fait moins informé de notre actualité artistique mais on existe et on est toujours là.
C’est Marianne Mélodie, un label spécialisé dans la réédition de chansons franç aises qui a décidé de sortir cette compilation de mes chansons d’avant comme on dit et ça a fait boule de neige. Michel Drucker a commencé à l’annoncer dans son « Vivement Dimanche » où il a présenté mon CD à l’antenne, ce qui a donné l’idée à TF1 de me consacrer ce magnifique reportage au journal de 13 h de Jean-Pierre Pernaut, le 21 janvier dernier. »

AB : On a souvent comparé votre style, vos chansons qui on peut le dire sont à la fois populaires, entrainantes à celles d’une autre grande artiste de la chanson qu’est Annie Cordy ?
CJ  : « Je n’ai jamais été d’accord avec cette comparaison. On a été classé toutes les deux dans ce que l’on appelait à l’époque « artistes fantaisistes », mais nos interprétations étaient différentes, moi j’étais plutôt dans le style humoristique de Bourvil tandis qu’Annie elle était plus dans la revue avec des costumes de scène et des titres chorégraphiés. »

AB : Vous savez très bien que dans votre métier, les gens aiment faire des similitudes, qu’en pensez-vous ?
CJ  : « Ah oui et de vous mettre dans des boîtes, alors ça c’est le problème de la France et comme d’autres artistes j’en ai beaucoup souffert d’être dans une boîte parce que je pouvais faire plein de choses. J’ai toujours eu une belle voix, je pouvais chanter d’autres chansons, je pouvais faire du théâtre et du cinéma.
On m’en a donné un peu l’occasion, mais vraiment pas assez à mon goût. J’avais un agent de cinéma qui me proposait pour des téléfilms et qui me disait très souvent dès que j’annonce c’est Charlotte Julian qui chante « Fleur de Province », les metteurs en scène sont hésitants et n’y croient pas vraiment, donc voyez-vous c’est frustrant. »

AB : Quel rapports entretenez-vous aujourd’hui avec le show-bizz ?
CJ  : « Vous savez je reste très discrète, bien sûr je vais parfois à quelques soirées « parisiennes » mais les cocktails et les mondanités m’ont toujours un peu ennuyé, car tout cela est un peu superficiel. J’ai autour de moi quelques amies fidèles comme Stone, Marie-Paule Belle ou Évelyne Leclercq avec lesquelles je partage des passions communes, nous nous voyons régulièrement. »

 AB : Vous avez été présente dans quelques séries télévisées à succès comme Marie-Pervenche, Maguy,
Un homme à domicile mais malgré votre talent de comédienne et votre personnalité attachante et populaire, aucun rôle récurrent ne vous a jamais été proposé à la télévision ?
CJ  : « Et pourtant, à chaque fois que j’ai tourné que ce soit au cinéma où pour la télévision, le metteur en scène était très content de moi. Après le tournage, mes amis et les gens du métier me disaient, cette fois tu vas voir, tu vas tourner, tu vas être très demandé… mais il ne se passait rien et je redémarrais toujours à zéro. Cela fait partie des doutes et des incertitudes de ce métier ! Grâce à Dieu, cela ne m’a pas empêché de travailler mais c’est dommage parce que je pense être drôle et que j’aurais aimé m’exprimer davantage sur scène et partager ma passion de la comédie avec un plus large public. Mais il n’est jamais trop tard et à bon entendeur, l’appel est lancé ! »

AB : Le grand public vous perçoit comme une artiste joyeuse, pleine de vie et d’humour.
Artiste du Sud et du soleil, diriez-vous que vous êtes une « Fleur de Province » ?
CJ  : « Disons que c’était la vérité à l’époque, je suis née à Perpignan et j’étais une jeune provinciale qui montait tente rsa chance à Paris. J’ai toujours gardé l’amour du pays, je suis très attaché à mes racines, à mes parents, ma famille, d’ailleurs mes chansons les plus connues parlent de mon pays,

« Fleur de Province », « Tout le monde à la campagne », « Y’a pas de métro à Perpignan » sont très représentatives sur mes origines provinciales du midi. »

AB : Peut-on dire que vos succès appartiennent désormais au patrimoine de la chanson française ?
CJ  : « Oui, ils sont même devenus cultes et comme me disent les copines tu es devenue culte, rires… »
Le temps passant, je suis resté populaire et dans le cœur des gens, cela me fait très plaisir et j’en suis même la première étonnée.

 AB : J’ai sélectionné sur le web, parmi les nombreux avis de spectateurs, un message qui exprime ce que nous venons d’évoquer.
« J’ai été très agréablement surpris par ce spectacle léger où Charlotte Julian fait non seulement preuve de ses talents de chanteuse mais aussi d’interprète… elle ne fait pas que chanter des chansons, elle les raconte, elle les joue…
Bravo l’artiste ! » auteur anonyme.

AB : 2020 année olympique !
L’olympisme, un thème que vous aviez abordé dans une de vos chansons « Superstar » en 1984 ?
CJ  : « C’est loin tout ça, c’était effectivement une chanson à la gloire des sportifs français sélectionnés pour le JO de Los Angeles. Avec une pointe d’humour, les paroles traduisaient les efforts de la performance pour atteindre la victoire.
Je n’ai jamais su si la chanson avait contribué au succès de nos médaillés tricolores, rires. »

AB : Nous vivons aujourd’hui dans une société où les valeurs se perdent et se déshumanisent.
Quel conseil donneriez-vous à la nouvelle génération ?
CJ  : « Il est important que les jeunes aient des passions quelle qu’elles soient, on ne peut pas vivre sans passion, une passion vous empêche de sombrer, elle vous relève en cas de difficultés ou de maladie. La passion est le moteur du bonheur et de la vie. Donc mon conseil soyez passionné pour avancer. »

AB : La peinture, une passion qui tient une place privilégiée dans votre vie ?
CJ  : « Peindre est un grand bonheur ! J’avais fait les Beaux-Arts à Perpignan, et depuis très longtemps la peinture est un hobby, même quand ça marchait très fort pour moi et on n’a pas des galas tous les jours, je peignais quand j’avais du temps de libre et j’offrais mes créations pour faire plaisir à mes amis.
Je n’avais aucune prétention, mon frère Claude est un peintre reconnu qui expose un peu partout en Europe.
Les compliments et la demande insistante d’amis de mes amis, m’ont amené à aller faire encadrer quelques-uns de mes tableaux et c’est ainsi que tout à commencer.
Lorsque je suis revenu chez l’encadreur, à ma grande surprise plusieurs de mes toiles étaient en vitrine !
Plusieurs clients voulaient selon lui acheter mes tableaux, ce qui m’a beaucoup touché. C’est ainsi que j’ai commencé à organiser mes premières expositions et devant le succès remporté, ma passion a soudain pris une envolée artistique que je n’avais pas envisagée.»

Depuis Charlotte JULIAN expose aux quatre coins de l’hexagone avec des ventes régulières au marché de l’art français de l’Hôtel Drouot à Paris.
Elle a également reçu la médaille d’or de peinture naïve en 2009 à l’exposition « Le Monde de la Culture » à Cannes.
Colorée, baignée de soleil, de gaieté et de lumière, sa peinture lui ressemble.
Ses toiles pourraient-être l’illustration de ses chansons.
Les petits personnages mis en scène, les paysages aux vives couleurs, reflètent les passions, les voyages et les souvenirs de l’artiste. La magie de l’art naïf éveille en chacun d’entre nous ce côté de l’enfance bercé de joyeux moments de vie.
La transmission de la pensée par l’art est comme la transmission de la vie, œuvre de passion et d’amour.
Dans son œuvre picturale, Charlotte Julian l’a écrit.

À découvrir en peinture et en chanson : https://www.dailymotion.com/video/x2bhzka  https://www.mariannemelodie.fr/fr/index.aspx

Alexandre BLONDIN

 

 

 

 

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