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Villeneuve-lez-Avignon : exposition de David Coste jusqu’au 19 mai

26 Avr 2024 | Expos, Expos, Gard

Villeneuve-lez-Avignon, comme chaque année, présente, avec la participation du Frac (et ici de la chapelle St-Jacques), un artiste régional : en l’occurrence David Coste. Ce dernier ne nous est pas inconnu puisqu’on a pu le découvrir à Cajarc (MAGCP), à Lectoure (CAP) ou encore à Albi, sous l’égide du Lait. À Villeneuve, il occupera trois lieux (jusqu’au 19 mai), avec ses Vestiges et présages, s’appuyant sur le passé pour concevoir le futur.

La magnifique Chartreuse, la fierté spirituelle de la ville, le guerrier Fort St-André, et l’esthétique musée Luxembourg. Il assurera le commissariat du quatrième, la Tour Philippe Le Bel, jusqu’au 1er septembre, avec ses choix subjectifs dans la Collection du Frac : des photographies de paysages (Geert Goiris), de gros plans sur un aspect de ce dernier (Harold Chapman, Linh Jay) ou encore de scènes muettes dans un décor intime (Delphine Balley) voire abandonné et spectral (La meute, d’Aurélie Pétrel), des paysages fantastiques enfin (Didier Trenet).

Ainsi, le visiteur qui choisirait, selon toute logique de commencer sa visite par cette tour, a de quoi s’initier à l’art du mystère mis en image, pratiqué par David Coste, qu’il concerne le paysage ou des décors intérieurs. Inversement, il tisse ainsi des cousinages avec sa propre démarche si l’on réserve la Tour pour la fin. On peut résumer son intention en affirmant qu’il utilise des images préexistantes et leur donne un sens plus ambigu : entre réalité et fiction. C’est perceptible dans la série Rémanences futures, à la Chartreuse, où des panneaux représentent des intérieurs indéterminés, en fait des images dans l’image, qui mettent en doute notre perception du réel. Et dans ses faux rochers en papier sur lesquels se dessinent les paysages, souvent proches de la BD/SF, imaginés par l’artiste. Car si la photo domine, le dessin est très présent, en volume ou à travers des formes découpées, style cocotte en papier. De même, au musée, les modestes Portraits d’espace, mettent en exergue ce qui habituellement est relégué à l’arrière-plan. Le résultat est fantomatique, énigmatique, l’art du portrait se trouvant totalement perturbé, le spectateur perdant alors ses repères. Red rock fait subir le même sort à des images de western, sur un lourd rideau de théâtre.

Au Fort, ce sont les caissons lumineux qui participent à cette artificialisation de la réalité. Le Rhône sert de prétexte à une histoire d’eau. Le cinéma d’animation voué à l’enfance est sollicité dans des gravures. Des artefacts égrènent le parcours. David Coste s’attaque aux illusoires publicités des parcs d’attraction voués au tourisme de masse. La montagne, style Paramount, et le Palmier, sont deux éléments récurrents dans sa production qui prend souvent des allures d’installation (cabane, rideau…) et recourt à des techniques graphiques précieuses telle la piezographie, beaucoup plus riche en nuances que l’estampe traditionnelle. Une bonne occasion de visiter trois lieux que l’artiste nous amène à voir autrement. Et de réfléchir à la fois à notre avenir (Foyer, Bivouac, Radeau : tout un programme de survie !), à notre perception du réel présent, et à nos souvenirs de leurre.

BTN

Plus d’informations : frac-om.org

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