Le vendredi 17 mars, l’Ombrière d’Uzès accueille un concert des Nuits musicales : Vienne romantique, proposé par le quatuor Zaïde.

Le quatuor Zaïde est un quatuor à cordes, formé, rare, exclusivement de femmes, une croisade des dames musicale avec Leslie Boulin Raulet et Charlotte Maclet au violon, Sarah Chenaf à l’alto et Juliette Salmona au violoncelle. Ce quatuor se situe parmi les ensembles de musique de chambre incontournables dans le paysage musical en France et Navare. 

Ces quatre musiciennes sont invitées régulièrement à jouer dans les salles de concerts les plus renommées : le Wigmore Hall de Londres, les Philharmonies de Berlin, Cologne et Paris, le Koninklijk Concertgebouw d’Amsterdam, le Théâtre des Champs-Elysées, le Konserthuset de Stockholm, le Musikverein et le Konzerthaus de Vienne, le Jordan Hall de Boston, le Merkin Hall de New York, de Hong Kong, entre autres. 

À noter la qualité et notoriété des instruments sur lesquels elles jouent : Charlotte Maclet  sur un violon J.-B. Vuillaume prêté par la Fondation Zilber Vatelot Rampal, un violon de Jacques Bocquet  pour Leslie Boulin. Sarah Chenaf joue sur un alto anonyme arlequin italien du XVIIᵉ siècle, Juliette Salmona sur un violoncelle de Claude-Augustin  Miremont. 

Au programme de cette soirée exceptionnelle, deux magnifiques éclats de l’œuvre de Schubert, compositeur d’envergure, grand chasseur de partitions, considéré comme le premier compositeur musicien viennois. Il est inspiré dans ce programme par la pulsion de mort, avec son fulgurant chef-d’œuvre qui couronne ses 15 non moins fameux quatuors,  celui de La jeune fille et la mort composé en 1824, publié en 1831, musique d’une mystérieuse intensité, inquiète et tourmentée.

Le Roi des Aulnes, titre éponyme du poème de Goethe évoquant une créature maléfique qui pousse les voyageurs vers la mort, est aussi magnifiquement sombre sinon funèbre, tout en rythme saccadé, rythmes pointés, motifs persistants.

Après Schubert, autre grand moment musical à vivre, en compagnie de la musique de Ludwig van Beethoven autour du Quatuor Opus 18 n° 1 inscrit dans les pierres angulaires des compositions pour quatuor du grand Maître qui a fait un gros travail de remaniement sur les 4 mouvements. Le premier, allegro brio, de forme sonate, est particulièrement concentré, rythmé, plein d’énergie. Suit une longue mélodie, également de forme sonate, dont l’écriture est parfaite pour les cordes dans les attaques et les pulsations. Le court et rapide scherzo souligne cette plasticité des cordes, allant en toute simplicité jusqu’à l’allegro final plus dense et plus complexe dans l’écriture polyphonique, allegro qui se conclue en saisissante transfiguration. Un concert qui risque de faire date !

MJ.L

Plus d’informations : nuitsmusicalesuzes.org