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Sète : exposition « Fait machine », du 17 février au 12 novembre au Miam

17 Fév 2023 | Art & Expos, Département, Expos, Hérault

Et si les outils et procédés du numérique, les formes du digital et la transformation du code en matière étaient amenés à jouer, pour les arts plastiques en général, le même rôle que la photographie, puis le cinéma, pour les arts visuels en leur temps ? Du 17 février au 12 novembre, retrouvez Fait machine, une exposition témoignant des prouesses et des innovations technologiques mises au service de l’art à découvrir au Miam, Musé International des Arts Modestes à Sète. 

Et si les outils et procédés du numérique, les formes du digital et la transformation du code en matière étaient amenés à jouer, pour les arts plastiques en général, le même rôle que la photographie, puis le cinéma, pour les arts visuels en leur temps ? C’est la question qui se pose, tout comme celle de leur démocratisation, de leur accessibilité et il faut bien se le dire, de leur maîtrise. Aussi, bien des artistes se tournent-ils vers ces nouveaux modes de création, ou de production, comme disaient les anciens marxistes. Même si le choix peut sembler à priori paradoxal, on s’étonnera déjà un peu moins de retrouver ces fleurons de la technologie de pointe que sont l’impression 3D ou le découpage laser dans un lieu que l’on pensait, un peu abusivement, voué à l’art des objets ou images modestes, au bricolage ethnologique et aux gestes que l’on dit bruts. Ajoutons-y la poussée extraordinaire de la céramique (comme expérience), en particulier du côté des ateliers d’étudiants limousins où la porcelaine, les matières plastiques et autres matériaux composites ont pris un sacré coup de jeune. Les fondateurs et invités du CEE de Limoges se taillent ainsi la part du lion, dans cette exposition, tout comme les artistes utilisateurs des machines et matériaux. Intéressante initiative, en effet, que de marier les arts tactiles, de la terre et du feu, aux procédés permis par les nouvelles technologies… de combiner ainsi l’artisanat et la science pour en faire de l’art. Les deux niveaux les plus bas du Miam offriront deux concepts différents : Le Laboratoire et ses recherches en étroite collaboration avec l’ENSA de Limoges et ses chercheurs émérites au rez-de-chaussée, Le fil du code au premier étage et sa mezzanine, avec une réflexion sur l’ancêtre des cartes perforées que fut le métier à tisser. Les fidèles du CEE de Limoges occupent donc la partie inférieure, celle où se trament les recherches d’aujourd’hui qui seront peut-être les références de demain.

Michel Paysant et ses collègues ont initié l’impulsion dont on pourra voir les résultats dans les travaux de leurs étudiants. Mais aussi dans la production riche en réalisations de toutes sortes de ce pionnier de l’art numérique, des travaux sur l’hybridation et l’interactivité, sur la notion de réseau qu’est, et demeure, Miguel Chevalier – ou le sculpteur sur céramique à partir de données algorithmiques qu’est le Britannique Jonathan Keep. Ils seront accompagnés des volumes du jeune désigner hollandais Olivier Van Herpt mais aussi des transcriptions de souffle de Boryana Petkova, des traductions d’haïkus de Noémie Pilo ou des supposés langages martiens de Berdaguer et Péjus, sans parler machines à tatouer du groupe Appropriate Audiences… Comme on le constate, la recherche concerne bien des domaines. Sur la mezzanine, le fil conducteur est le code, ainsi que l’on peut le constater dans la reconstitution d’un cabinet de toilette grâce aux capacités d’un stylo 3D à filament (de Shaerer et Steiner), d’un impressionnant tapis de Faig Ahmed combinant tradition et détournement numérique, ou des peintures sur tablette numérique, et autres impressions digitales sur papier ou tissu de Laureline Galliot. Le fil, associé au féminin, est bien présent dans les « tricotissages » au fil noir de Jeanne Vicerial, ou dans les réalisations hautes en couleur de Varvara & Mar. Bref, le Miam nous propose de quoi nous étonner, sans doute aussi nous émerveiller devant les prouesses technologiques, mises à la portée de bien des mains, pour peu qu’elles aient la faculté d’innover. C’est ainsi que machine et mains peuvent faire bon ménage pour peu qu’on en maîtrise les codes.

BTN

Plus d’informations : miam.org

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