La Chapelle du Quartier Haut nous fait voyager en août dans une école d’art indienne grâce au vidéaste François Daireaux qui y a déniché un drôle de bonhomme du peuple, aujourd’hui décédé, Chellappan. Lequel prit durant des années la pose devant les étudiants, pour une somme modique s’entend.
Comme à la galerie Boîte noire, des moulages de bustes du vieil homme sont déposés sur des trépieds, mais plongés ici dans la pénombre, à peine éclairés par l’écran où il joue son rôle de modèle, une trentaine de minutes, en gros plan, devant la caméra, toujours pour quelques roupies. Deux témoignages sont proposés par ailleurs, et François Daireaux a payé de sa personne, exposant lui-même nu, pour les étudiants indiens. Une photographie est imprimée sur une bâche qui sert de décor dès l’entrée tandis que des dessins d’étudiants jonchent le sol.
L’art se rapproche du documentaire, mais parle tout de même d’art, de situation économique de ceux qui en vivent, voire de l’art comme source de revenus. On revisite également une large part de notre histoire qui passe par le dessin ou le modelage d’après nature, et recourait au modèle. Et puis ce travail parle de mémoire, de condition humaine soumise aux lois du temps, de confrontation à d’autres cultures… De l’histoire aussi des gens simples, de rencontres fructueuses… Et de l’art comme résistance à la disparition.
BTN
sete.fr
0 commentaires