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Renard, Boitard, Sauze, Dadalus, Quatre figures au L.A.C à Sigean

27 Août 2020 | Aude, Expos, Expos

Les circonstances ayant bouleversé sa programmation, le L.A.C. a invité cet été Quatre figures dont un peintre et plasticien dont l’exposition a dû être annulée pour les raisons que l’on sait.

Joel Renard, encore un qui travaille du côté de Sète. Le peintre construit ses tableaux à partir des principes qui le constituent en général, à savoir épaisseur et liquidité, opacité et transparence, géométrie et gestualité, contrastes de couleurs, apparition de traces, relation d’une forme à une autre. Le résultat déstabilise car l’on demeure dans une certaine abstraction et dans des tonalités plutôt sombres et nordiques. Le résultat, même composé et structuré, paraît insaisissable. L’artiste aime à jouer sur la déconstruction du cadre et sur des formats standard afin d’ironiser sur le détournement de la peinture à des fins représentatives par les peintres du dimanche. Il cherche à ouvrir une brèche dans le cadre et y fonder une iconicité d’un type nouveau où se dévoilent les propriétés du langage pictural.

Joel Renard recourt aussi au papier, à partir de collages noir et blanc, lequel va inspirer une forme, un peu comme un détournement du cadavre exquis. Côté plastique, Joel Renard élabore des sculptures faites de bric et de broc, d’objets à portée de main, domestiques, humbles (barquette alimentaire, oranges séchées, boîtes d’œufs, mais aussi contreplaqué, métal, bois, et surtout béton…), souvent se présentant comme de fragiles colonnes vertébrales à partir desquelles s’agglutinent ou se dé- veloppent des formats divers qui font masse. Ses arrangements sont donc souvent surprenants et décomplexés. Au départ dites « de bureau », partant modestes, elles sont susceptibles d’évoluer, de se répandre. Elles fonctionnent selon les mêmes règles que les peintures, sur la base d’une composition évolutive d’élé- ments disparates mais qui finissent par trouver une unité. On a alors une impression de fragilité qui laisse à penser que la recherche d’un équilibre prime, d’autant que l’artiste évolue sans idées préconçues. Il s’agit pour lui d’inscrire un geste temporaire dans l’espace, comme dans le tableau. Ce geste est reconduit, le temps de l’exposition…

On ne présente plus Fabien Boitard qui est en train de s’imposer comme le peintre de référence de notre région et qui a renouvelé l’approche de la figuration dans nos catégories mentales. Ironique et iconoclaste, sa peinture n’hésite pas à s’emparer des clichés liés au genre et les contester à force de floutés ou maculations occultantes, si bien que l’on est toujours surpris, de sa conception du paysage, de ses portraits de femmes, de ses scènes intimistes… qui ne lésinent pas de surcroît sur les couleurs sans pour autant chercher à séduire.

Patrick Sauze est un habitué du lieu. A l’inverse, il travaille dans une certaine abstraction qui met en abime le principe du tableau même. Le vocabulaire est limité, tant dans les formes que dans les couleurs mais riche en virtualités spéculatives. Le tableau semble sortir de lui-même, se prêter à ses virtualités intérieures de cadrage. L’activité artistique est ainsi recentrée.

Enfin Claude Dadalus sera la surprise du chef. Il a rapporté d’un voyage au Danemark des photos de plages dont s’est très vite détachée la forme d’un caillou à motifs. C’est celui qu’il envisage de décliner en peinture.

C’est donc 4 mousquetaires qui sont attendus cet été : celui qu’on attendait plus tôt, celui que l’on commence à (re)connaître, le fidèle du lieu et celui qui reste à découvrir.

BTN

Plus d’informations : lac-narbonne.art

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