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« Quand on a été victime d’une catastrophe naturelle… » Le dernier roman de Françoise Renaud…

10 Nov 2017 | L'Actu

Le dernier roman de Françoise Renaud se lit comme une chronique. On suit le couple, amoureux, formé de ces deux êtres au seuil d’une grande décision à prendre, et tous les états d’âme que suscite un changement de vie important. En gros quitter la ville et ses séductions pour la campagne et ses ambiguïtés. Surtout quand l’un veut et l’autre hésite, doute, éprouve de l’angoisse. Après le marathon de la quête du lieu idéal, on se retrouve dans l’irrémédiable, que l’auteure traduit avec un accent d’authenticité qui emporte l’adhésion. Certes la nature a ses beautés. Françoise Renaud est manifestement en symbiose avec elle et elle en transcrit les charmes dans le moindre détail. Une fois installés, il faut tout régler et l’on assiste à l’épopée des travaux urgents, quand il faut tout restaurer, bichonner, œuvrer pour un avenir que l’on s’imagine radieux, comme le soleil du sud, qui se montre si généreux avec la végétation. Hélas, c’était sans compter sans les fameux épisodes dits cévenols, que Françoise Renaud décrit par le menu, avec le souffle épique qui la caractérise et qui lui vient de ses origines atlantiques, évoquées d’ailleurs par de brèves allusions familiales. La catastrophe, soudaine et assez brève finalement, vous laisse démunis, et à l’instar du jardin dévastés. Mais un mal, en l’occurrence un bouleversement d’une rare amplitude, peut déboucher sur un bien : la révélation d’un secret, le renforcement des liens qui unissent le couple renforcés par une telle épreuve avec ses élans de solidarité et son ouverture à l’autre. Le recommencement enfin, ouvert à tous les avenirs. Et l’espoir qui luit comme un brin de paille. L’écriture en définitive, qui à l’instar de la rivière creuse son sillon, charrie ravissements et inquiétudes, « ne peut être entravée dans sa course » et « ne triche pas », « ne se laisse pas faire ». L’écriture qui donne du sens à tout cela, assure le recul nécessaire, apaise et réconcilie. Un roman qui n’est pas simplement fondée sur une expérience personnelle. Un roman qui prend une valeur universelle car il témoigne de la lutte éternelle des êtres et des éléments, de l’Homme et du monde, de l’existence et de ses vicissitudes, qui lui donne tout son sel, sa saveur, sa signification. Un bon livre qui donne confiance même si la vie n’est pas un long fleuve tranquille… BTN

Retrouver le goût des fleurs, 202 pages, CLC éditions

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