Dans une ville taurine comme Nîmes, tout mythe impliquant un taureau ne saurait laisser indifférent. 4, Barbier s’est laissé convaincre, du côté de Barcelone, de se confronter jusqu’à la fin août, au mythe d’Europe, cette maîtresse forcée de Zeus à l’origine de la civilisation minoenne, et qui fut métamorphosée en constellation.
Ça tombe bien pour Clarbous qui voue sa production de plusieurs décennies au CIEL, concept qu’il décline dans toutes les configurations et matériaux possibles, en l’occurrence ici à partir de disques, en bois peint en blanc, assortis d’un trombone démesuré, d’une constellation stellaire et de sa vision ajourée de l’Enlèvement. Cinq artistes ont été en effet, sélectionnés pour se confronter au sujet, très prisé des peintres, de L’Enlèvement d’Europe.
Certains le traitent grâce à la figure, d’autres en jouant sur de subtils rapports d’équilibre. Tel Bruno d’Abrigeon qui transforme ironiquement un vélo en bête noire, charrette de torero, avec le drapeau d’Europe arboré avec fierté. Il ne faut en outre pas oublier la dimension politique puisque ce nom été attribué à notre continent dont certains voudraient bien s’approprier les richesses comme d’autres autrefois ont pu s’approprier par le viol une reine, un mode de vie, une esthétique.
Les femmes ne pouvaient qu’être sensibles à cette thématique qui oppose la puissance sanglante et la virginité violée, transfigurée en étoile comme dans le mythe, ce que fait Béatrice Bonhomme sur une peinture compartimentée, style BD, rappelant vers le bas la scène antique et effectuant un gros plan sur le visage de l’héroïne associée au billet de 20 euros. Elisabeth Krotoff qui devrait traiter le sujet en peinture dans un triptyque et Denis Vingt-Deux, complètent le quintet. Mais… surprise !
BTN
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