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Nîmes : la création « Coyote », une belle leçon d’indianité à voir au Théâtre de Nîmes du 8 au 11 mars

25 Fév 2022 | Gard, Spectacles vivants, Théâtre

Avec Coyote, spectacle « très sensoriel » proposé du 8 au 11 mars au Théâtre de Nîmes, Patrice Thibaud entraîne le spectateur dans le pays cher à son enfance, chez les Amérindiens. Ce voyage, dans ces terres lointaines heureusement sauvages, fait de surcroît, réponse à la question écrite sur un poster représentant le chef amérindien Sitting Bull « Pourquoi l’homme blanc ne se comporte-t-il pas en être humain ? ». Le 21 février dernier, il a présenté cette création lors d’une conférence de presse. L’occasion d’en savoir plus sur la pièce et les Amérindiens. 

Un peu d’histoire pour apprendre que ces peuples autochtones, appelés il y a peu, « primitifs », n’ont été ni écoutés, ni entendus alors que leur savoir séculaire prédictif sonnait depuis longtemps l’alarme annonçant quelques présentes dérives et catastrophes. « J’ai été bercé par les westerns et j’ai ressenti un fort sentiment d’injustice vis-à-vis de la sagesse de ces peuples premiers, leur philosophie, mais aussi leur humour, type burlesque (NDLR : il cite Lloyd, Chaplin, Keaton, Jerry Lewis) Ayant partagé leur vie dans les réserves les idées préconçues, sciemment entretenues se sont vite envolées. »

Le rapport à la nature est adapté au goût du jour : « On passe d’un moment de télé à la chasse à l’arc » mais l’on met toujours en avant la recherche de l’harmonie. « En 1992, j’ai passé six semaines dans les réserves Apaches, Navaho (ou Navajo) Hopi et Zuni de l’Ouest américain. Leur quotidien est toujours imprégné de leurs coutumes ». Patrice Thibaud insiste sur le partage du rire, un aspect de leur mode d’être souvent occulté avec cette qualité de ne point émettre de jugement sur autrui et de ne pas donner de leçons. « La figure du clown est sacrée comme chez les Hopis ou avec les poupées katchina qui représentent des dieux. La bien-pensance ne fait pas pour autant partie des mœurs. Au contraire on transgresse allègrement. On se moque, on se travestit, on se lance dans la scatologie. »

Aux côtés de Patrice Thibaud, Jean-Luc Debattice « diamant noir du rock’n roll» à la fois comédien, chanteur musicien et auteur-compositeur est ce grand passeur de textes de la légende et du mythe coyote, « animal sacré chez les Indiens, créateur de la voie lactée. Cet animal rusé à des traits humains. Il adore bouffer et peut être cruel avec les autres animaux. Il ne fait pas de terrier, loge avec le blaireau. Le vieux coyote fait des blagues, se joue des blancs et les entraîne dans des histoires pour les arnaquer. J’ai écrit un parcours en chansons suggestives qui font allusion à la condition des Indiens » 

Musicien et multi-instrumentiste, Philippe Leynac dit se sentir très inspiré par cet univers, les éléments de la nature et les retrouvailles avec l’animal dans un rapport direct qui est perdu dans les civilisations modernes. Il rappelle que les grands clowns jouaient des instruments de musique. Il souligne le côté chamanisme, onirique du spectacle autour des visions amérindiennes et du tipi, bien sûr installé sur scène.  

Enfin pour ne plus se croire le centre de l’univers, une citation de Tecumseh, chef Shawnee : « quand tu te lèves le matin remercie pour la lumière du jour pour ta vie et ta force remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre si tu ne vois pas de raison de remercier la faute est en toi-même » et une injonction de Patrice Thibaud : « aller au théâtre pour faire partie d’un tout ! »  

MJ.L

Plus d’informations : theatredenimes.com

CatégoriesGard | Spectacles vivants | Théâtre

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