Depuis les plaines du Sahel algérois aux arrière-pays du Languedoc et d’Aix-en-Provence, Jean-Pierre Blanche n’a cessé de peindre l’essence du paysage méridional. Entrelaçant observation et souvenir, pesant le choix des matériaux pour exprimer les tons de la lumière, ce peintre rare, récemment disparu, demeure aujourd’hui l’un des grands paysagistes de la Méditerranée. Les liens profonds qu’il avait tissés avec le musée Fabre permettent aujourd’hui de présenter une sélection parmi la trentaine d’œuvres entrées au musée, à voir salle 45, au second étage. Cet accrochage est accompagné d’un entretien avec l’artiste, filmé dans son atelier en 2022, et diffusé dans le salon Valedau.
Né en 1927, ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Montpellier, puis de Paris, Jean-Pierre Blanche reçoit en 1955 le prix Abd-el-Tif qui lui offre un long séjour en Algérie. Développant une relation privilégiée avec la population d’un pays alors en guerre, il découvre, dans les vastes espaces écrasés de lumière, son attrait pour la représentation du paysage.
De retour en France en 1959, il s’installe tout d’abord dans le Languedoc à Puéchabon, puis s’établit près d’Aix-en-Provence, et se consacre à la peinture des paysages méridionaux. Il y invite régulièrement ses amis parmi lesquels des poètes et des écrivains, Joseph Delteil, Lawrence Durrell, Jean Genêt, et Frédéric-Jacques Temple qui ont plaisir à s’y retrouver.
Paysagiste dans l’âme, Jean-Pierre Blanche choisit des motifs récurrents dont il explore les capacités d’envoûtement. Ce qui importe avant tout au peintre, c’est de communiquer la sensation colorée, et physique, qui a été la sienne lors de ses déambulations, diurnes et nocturnes et dont il transmet la vibration dans ses grands fusains et pastels.
A partir de 2002, les nombreuses affinités électives de Jean-Pierre Blanche avec la ville de Montpellier, Vincent Bioulès, René Huyghe ou encore Pierre Courthion, spécialiste de Gustave Courbet entre autres se traduisent par des acquisitions, par achats et dons successifs, afin que l’œuvre de l’artiste entre au musée Fabre. L’ensemble ainsi constitué permet aujourd’hui de rendre hommage à cet artiste disparu en décembre dernier, en présentant les grands jalons dans sa figuration contemporaine du paysage méditerranéen, dont il est un des représentants majeurs.
Plus d’informations : museefabre.montpellier3m.fr
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