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Montpellier : une exposition de l’artiste Jim Dine à découvrir à l’Hôtel Richer de Belleval

6 Sep 2021 | Expos, Expos, Hérault

L’hôtel Richer de Belleval, au coeur du coeur de la vieille ville de Montpellier, s’honorera donc, grâce à la Fondation Hélénis, d’avoir inscrit dans son patrimoine des œuvres pérennes d’artistes majeurs de notre temps. Jan Fabre et les milliers d’élytres de scarabée ornant le plafond d’un impressionnant griffon dans |’ancienne salle des mariages, Marléne Mocquet hantant de sa végétation, et de sa faune féériques, |’escalier solennel si caractéristique de cette demeure… Abdelkader Benchamma qui a inscrit ses préoccupations ésotériques en noir et blanc sur quatre salles voutées plus discrètes tandis que la benjamine Olympe Racana-Weiler s’est occupée du boudoir, incarnant, de ses explosions de couleurs abstraites, la jeune génération.

Dès |’entrée de « |’’hôtel », devenu restaurant de luxe, le visiteur passe dans le hall sous un plafond formé de 105 exemplaires de carreaux réalisés à la Manufacture de Sévres par |’un des artistes mythiques de la grande peinture américaine : Jim Dine. Il s’agit de coeurs, justement, de multiples façons déclinés, et qui nous initient à |’art de ce transfuge des années 60-70, dont on peut découvrir |’œuvre dans la salle réservée aux expositions temporaires. Le coeur c’est un peu l’avatar de la palette du peintre et donc le symbole de sa passion, de celle qui l’anime et le maintient en vie. Il rappelle à la fois le destin de ce lieu médiéval et donc courtois, avec son amour codé, et aussi le statut de l’une de ses salles, vouée naguère au mariage. Ce motif obsessionnel suffit à remplir le tableau, soit que sa configuration se révèle uniforme, malgré les transparences et opacités, et son fond, sur le même plan, décoratif soit qu’il s’agisse du contraire. On a ainsi, au plafond, la plupart des possibilités d’attaques picturales, qu’il s’agisse de rayures ou de tâches, de ronds ou de lacets, de
surface unie et leur vis-a-vis contrasté…

Mais si le coeur, qui prend matière et épaisseur avec le temps, et peut atteindre des dimensions corporelles imposantes, s’avère un élément essentiel, incontournable, de la production de Jim Dine, attaché à la figure et à la planéité de la surface, d’autres thèmes ont traversé son oeuvre : la Vénus de Milo, dont on peut voir une sculpture en bronze peint de trois couleurs primaires, à l’entrée de la salle, en trois composantes ou trois grâces ; le kimono que l’on attendait moins mais qui témoigne du caractère honorablement offensif de l’artiste ; les parties du corps tel ce bras géant et longiligne, extension du pinceau ? Et surtout ce nuancier quadrillé de couleurs, souvent assorti de mots qui viennent en perturber la lecture et en affirmer la surface, Jim Dine ayant poussé son amour des couleurs jusqu’à une apparence quasi abstraite de multiples tâches nuancées.

Toujours est-il que la couleur prime et avec elle la vie qui l’anime et qui toujours se perpétue. Comme se perpétuera |’art au fil des siècles, et notamment celui qu’Hélénis et Numa Hambursin ont fait inscrire en la pierre.

À voir jusqu’au 4 décembre, à la Fondation GGL Hélénis.

BTN

Plus d’informations : fondationggl-helenis.com

CatégoriesExpos | Expos | Hérault

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