Moins long dans la durée mais tout aussi intense, le Printemps des Comédiens vient de s’achever. Un très grand cru. Beaucoup de représentations à guichets fermés.

Caractérisé par la coproduction et les spectacles fleuves, le festival a aussi offert au public, une pure merveille de moins d’une heure : Ubu vu par Bob Wilson.  Le dernier week-end, le Suisse François Germaud a eu carte blanche pour présenter trois de ses créations. Sa Conférences de choses et son Phèdre ! avaient déjà enthousiasmé. Phèdre ! dédiée à l’héroïne de Racine était le premier volet d’une trilogie sur les femmes au destin exceptionnel dans les arts de la scène. Giselle… ****  d’après Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy est une relecture racontée et dansée par Samantha van Wissen. Quatre musiciennes talentueuses l’accompagnent en jouant la partition de ce ballet mythique, un de plus fameux et des plus représentés du répertoire classique. La paysanne amoureuse d’un prince qui meurt et revient en fée. Samantha van Wissen (son nom veut dire s’effacer en néerlandais, ce qui convient bien au personnage), accomplit une performance éblouissante en ballerine-comédienne.  Elle impressionne.

Dernier volet, Carmen. **** d’après Bizet, Halévy et Meilhac, sur le même principe que les deux créations précédentes, s’attaque à l’opéra le plus joué dans le monde. Une belle revanche pour cette œuvre qui a fait un bide à la création. Rosemary Standley a la lourde tâche d’interpréter tous les rôles et de raconter l’histoire de la célèbre cigarière, bohémienne et amoureuse libre, accompagnée, elle aussi, par les quatre musiciennes qui jouent les tubes de l’œuvre avec virtuosité et passion. La cantatrice soprano devient ténor ou baryton, pour chanter Don José ou Escaillon. Le public en ébullition reprend les grands airs avec elle. Un triomphe. C’est sur ces notes enthousiasmantes que s’achève le Printemps de Comédiens. Vivement juin prochain.

MCH

Plus d’informations : printempsdescomediens.com