Jolie surprise que nous fait, une fois encore, la Fondation GGL en invitant dans son espace artistique de la Canourgue, en cœur ancien de ville, l’un(e) des artistes inscrites à présent dans le patrimoine montpelliérain : Marlène Mocquet.
Son œuvre pérenne, Longue-vue, demeure en effet visible pour qui lève les yeux dès l’escalier d’apparat de l’ancienne mairie devenue hôtel et restaurant de prestige. Cette exposition est l’occasion de découvrir plus profondément cette artiste qui s’est fait un nom grâce à ses peintures originales, complexes et énigmatiques, très proches à la fois du Jardin des Délices et de l’univers, onirique, de l’enfance mais aussi pour ses céramiques, ses sculptures, ses installations.
On retrouvera un peu de tout cela dans cette sélection qui a pour titre Différent Parfois, Libre toujours. Marlène Mocquet s’est inspirée des bustes à caractère antique présents dans le bâtiment pour modeler, dans le grès émaillé et la dorure requise, les artisans de la Fondation qui auront contribué à la rénovation du prestigieux bâtiment. Hommage fraternel est dès lors rendu à ces personnes actives, plus obscures que les artistes, qui donnent leur vie pour la cause de l’art mais sont souvent oubliées par le grand essorage de l’histoire. Ils auront ainsi leur temps de gloire, qu’après tout un achat en institution pourrait pérenniser, tout en rappelant la fragilité des choses humaines, thème traditionnel s’il en est, dans les vanités notamment. Ils sont représentés, plutôt joyeux, accompagnés de leurs attributs emblématiques : la chouette du chai, les Beatles… Marlène Mocquet fait également référence au restaurant tout proche en concevant un Banquet imaginaire, en trois dimensions, et que l’on peut dire immersif, à déguster avec le corps et les yeux.
Enfin, on pourra découvrir son univers, reconnaissable entre mille, dans ses peintures généreuses, qui ne lésinent pas sur la diversité des créatures hybrides, comme si la peinture réactivait sans cesse la genèse d’un nouveau monde, assorti d’un éternel enchantement des yeux. Mais d’une inquiétante étrangeté, qui le rend profond tel le mystère.
BTN
Plus d’informations : fondation-ggl.com