Sélectionner une page

Montpellier : la Collection Cranford s’expose au MO.CO. Hôtel des Collections à partir du 24 octobre

23 Oct 2020 | Expos, Hérault, Musées

A partir du 24 octobre, le MO.CO. Hôtel des Collections à Montpellier accueille la Collection Cranford pour sa nouvelle exposition. Après le Japon et l’Amazonie, en passant par la Russie, l’Hôtel des Collections se polarise sur Londres et plus précisément sur les fleurons de la collection Cranford permettant de se faire une idée des grandes œuvres des années 2000, de ceux qui y ont achevé leur vie en même temps que leur carrière, comme de ceux qui s’y sont révélés.

Louise Bourgeois fait partie des premiers. John Baldessari, aujourd’hui décédé, ou les peintres allemands, expressionnistes et matiéristes, Gerhard Richter et Sigmar Polke sont devenus des incontournables (il suffit de faire un tour à Carré d’Art pour s’en apercevoir, de même que pour le sculpteur de masques Ugo Rondinone ode ou de l’archiviste libanais Walid Raad qui s’y sont vus également honorer).

Cette sélection de 44 artistes et de 80 œuvres (sur 800 que comporte la collection) est donc censée rendre compte du regard porté sur une décennie de mutations décisives sur les plans culturels, géopolitiques et écologiques (une frise en rappellera les étapes). Bien des artistes reconnus, s’ils ne sont pas forcément familiers du grand public, ont largement dépassé la soixantaine mais se sont évidemment fait remarquer vers la fin du XXème et le début du XXIème siècle ce qui est le cas de cette expo : l’expressionniste allemand Albert Ohlen, le Suisse adopté par la vie parisienne Thomas Hirschhorn, le facétieux Mike Kelley, le dessinateur hors-pair Raymond Pettibon, le conceptuel de l’image Edward Ruscha, l’étrange et inquiétant Thomas Schutte, le grand photographe Jeff Wall, le gestuel Christopher Wool, Franz West (aujourd’hui décédé) voire Ken Price, entre autres, sont des artistes confirmés, intégrés depuis belle lurette à l’histoire de l’art international. Cindy Sherman n’en finit plus d’adopter des apparences nouvelles qui ont fait son succès et sa ligne de conduite. Sans doute est-ce un signe à prendre en considération : on fait confiance aux valeurs sûres en attendant que les marchés émergeants inondent l’art mondial.

On attendait des Chinois, des Africains, des Américains du sud, les pays de l’est. On demeure dans l’occident, à dominante américaine (les faiseurs de marque tel Wade Guyton, la figurative douce Karen Kilimnik, le littéraire Glenn Ligon, l’assembleuse Rachel Harisson, la dévoreuse d’images Kelley Walker, le figuratif et grotesque savant Glenn Brown, le benjamin et égotiste Josh Smith…). Suivent les Allemands (dont la subversive tricoteuse Rosemarie Trokel, les subtils agencements de Isa Gensken, Michael Krebber et l’étonnant peintre Kai Athoff), un Islandais et quel Islandais ! (Olafur Eliasson, orfèvre de la lumière et de l’eau), des Mexicains (dont le constructeur Abraham Cruzvillegas et le déconstructeur Damian Ortega), deux Belges (Francis Alys, capable d’expériences ex- trêmes et Edith Dekyndt), un Danois (le peintre d’un autre temps Sergej Jansen), la Libanaise adoptée par Londres Mona Hatoum (dérangeante mais décisive) et Rirkrit Tiravanija qui est d’un peu partout dans le monde. Sans compter les Britanniques, on peut être prophète dans certains pays (des installations insolites de Sarah Lucas et sa comparse Tracey Emin, les grandes sculpteurs revisités par Rebecca Warren, la performeuse Lali Chetwynd et l’inattendu autoportrai- tiste Phil Collins. Comme quoi…).

Mais ne boudons pas notre plaisir. La plupart des œuvres répertoriées sont pertinentes en tant que telles et, pour ceux à qui cela ne suffit pas, elles peuvent être mises en relation, d’une façon ou d’une autre, avec l’esprit de leur temps. On n’a pas tous les jours l’occasion de voir, dans nos provinces, des réalisations du célébrissime et scandaleux Damien Hirst, la photographie ingénieuse et méticuleuse de Wolfgang Tillmans ou des tableaux tricolores et dédiés aux samouraïs de Gabriel Orozco.

Ce qui me frappe, même si l’installation a toujours la côte, c’est la forte présence des peintres, inattendus, encore si mal vus du côté de la France, ceci expliquant sans doute cela. Mais ne jouons pas les bons Français toujours enclins à critiquer les manques plutôt que de reconnaître les réussites. Et ne ratons pas une occasion de nous mettre au courant.

BTN

Plus d’informations : moco.art

CatégoriesExpos | Hérault | Musées

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire aussi