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Montpellier : exposition « Immortelle » au MO.CO. et à la Panacée du 11 mars au 4 juin, par BTN

10 Mar 2023 | Art & Expos, Hérault, Musées

Du 11 mars au 4 juin, le MO.CO. et la Panacée offrent un large panorama de la jeune peinture figurative française avec l’exposition Immortelle. Il peut paraître prématuré d’évoquer ce panorama de la peinture, figurative et humaine, en France, pour lequel on sent véritablement la patte de Numa Hambursin, ses goûts picturaux maintes fois manifestés, ses intentions non dissimulées. On peut pourtant d’ores et déjà dégager quelques enseignements. D’une part, sa fidélité à des artistes qu’il a eu, par ailleurs, l’occasion de présenter : Léopold Rabus ou Stéphane Pencréac’h au Carré Sainte-Anne, Marlène Mocquet et Abdelkader Benchamma pour Helenis, Nazanin Pouyandeh ou Olivier Masmonteil à Cannes. Ensuite, le souci de différencier les générations en imaginant deux lieux spécifiques : les plus anciennes au MO.CO. axées sur le retour en grâce de la figure humaine ; les plus jeunes à la Panacée (et sa gratuité), ouvertes à la peinture de genre, qu’il s’agisse du portrait, du paysage, ou de la nature morte, etc.

Il ne serait certes pas étonnant que certains de ces peintres offrent leur point de vue subjectif sur les grands thèmes d’actualité : les cause écologistes et féministes, les questions du genre, la créolisation ou l’hybridation, voire la monstruosité, le racisme et colonialisme… Mais aussi des thèmes universels à portée métaphysique. Une remarque qui nous tient à cœur : la place non négligeable accordée à des artistes que nous connaissons bien, en cette région, et qu’il convenait effectivement de célébrer, à l’instar de Fabien Boitard qui accède enfin à cette reconnaissance que nous lui souhaitons depuis des années. Ou Thomas Verny (cf. Musée Paul Valéry), Abel Pradalié (Trintignan, Le Réservoir…), Julien Descossy (MAC de Collioure, Agde, O. Oms…). Grégory Fortsner (cf. ACMCDM) a connu les honneurs du Frac. Parmi les plus jeunes Gaetan Vaguelsy et Romain Ventura ont fait le bonheur de nos galeries locales (Boite Noire, Samira Cambie). Ce ne sont ainsi pas tout à fait des inconnus. Ceci dit, on croit connaître un artiste et il est tout à fait capable de dérouter par des facettes de son talent que nous ignorions.

A propos de galeries, on notera la présence d’Axel Pahlavi, de Florence Obrecht, de Guillaume Toumanian : des noms qui parlent aux happy few hantant les lieux d’art de notre région (S. Cambie), tout comme Nazanin Pouyandeh et surtout Stéphane Pencréac’h, reconnus sur le plan national. De même, avant de se faire un nom respectable, un Gaël Davrinche s’est fait une réputation galerie Vachet-Delmas (Sauve), puis à la Collection Lambert ou ACMCDM, dont on ne dira jamais assez le rôle qu’il aura joué pour la promotion de la peinture en France (époustouflante exposition Pencréac’h par exemple). Le Toulousain Lionel Sabatté, n’a point, naguère, dédaigné le soutien de Dupré et Dupré (Béziers), ou de la maison des Arts de Bages malgré ses succès certains par ailleurs (Ceysson et Bénétière, Biennale de Lyon…). Les centres et lieux d’art n’ont pas non plus chômé : Avant de devenir la nouvelle star de l’art contemporain, Claire Tabouret a fait ses preuves au Parvis de Tarbes, On a vu Benchamma au Mrac, Collection Lambert… Apolonia Sokol, d’une génération plus jeune, n’est plus tout à fait une inconnue depuis sa présence au Crac ou à la Panacée (et dans quelque polémique féministe). Ida Tusrsic et Wilfried Mille ont carrément investi les salles d’expositions du Mrac, et Olivier Masmonteil le château de Jau (et quelques manifestations du côté de Cahors…). J’en oublie, certainement…

Toutefois soyons honnêtes : la plupart des artistes, notamment des plus jeunes à la Panacée seront de véritables découvertes pour le public régional de l’immense majorité des profanes, et sans doute aussi de quelques initiés. Même si certains noms nous disent quelque chose (Guillaume Pinard, Damien Deroubaix…) bien des peintres présents dans ce panorama non exhaustif sont encore méconnus. Par ailleurs, c’est en considérant l’agencement des toiles entre elles, en analysant les intentions des commissaires (Amélie Adamo, Anya Harisson, outre Numa Hambursin), et en évaluant la cohérence thématique du tout, que l’on pourra se faire une opinion. Ce texte se veut seulement avant-coureur, une sorte d’amuse-gueule. Nous y reviendrons donc. Enfin, n’oublions pas l’enjeu de cette double exposition : entériner un état de fait : la résistance, et même la renaissance de la production picturale en France, dont nous n’avons jamais compris ni soutenu l’ostracisme dont elle a été longtemps la victime. La situation semble en voie de changer…

BTN

Plus d’informations : moco.art

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