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Montpellier : Anne Slacik expose à l’espace D. Bagouet jusqu’au 7 avril

9 Fév 2024 | Expos, Expos, Hérault

L’espace Dominique Bagouet confie pour deux mois son espace à la prolifique et dynamique Anne Slacik (vue chez Trintignan, S. Cambie, Musée Pab, Carré d’art…), laquelle partage sa vie entre la région parisienne et la nôtre, dans un village gardois. Sa peinture est tout en fluidité, plus particulièrement quand elle traite de l’eau, légère comme l’air, ce qui ne l’empêche pas de s’avérer ardente à l’instar des feux du soleil, ou ne négligeant pas les effets de matière que favorise la terre.

Ajoutons-y le bleu du ciel, les nuances de vert et de jaune que porte la végétation, l’attention particulière accordée à la lumière, bien d’autres attributs encore et l’on conviendra d’une part que tout le spectre coloré est sollicité, d’autre part que cette artiste développe un rapport particulier à la nature dans sa plus grande extension. Car une telle peinture met en exergue la composante colorée. Les formes sont spectrales et affleurent juste en surface. La figure n’est pas sa préoccupation, il s’en faut. Même si l’on peut penser à du paysagisme abstrait, on doit considérer que l’art d’Anne Slacik consiste à nous éloigner du monde des images et des bruits qui hantent nos univers pléthoriques. Au fond, à faire le vide. Un vide qui se transforme et s’anime en mouvements. Il s’agit pour elle de favoriser l’accès à la méditation, à la vie spirituelle par la distance prise avec les formes nettement identifiables.

Ainsi, cette impression de sérénité indéniable se dégage de ses tableaux. Et ce dans un environnement saturé de choses et de sons. Les formats créent enfin une relation d’intimité avec le spectateur, à même d’apprécier les mouvements et émergences qui se jouent dans cet hymne à la peinture dans sa plus simple et généreuse expression. De plus, d’un point de vue formel, la peinture d’Anne Slacik ne cache pas sa matérialité : coulures, grains apparents, jeux sur les gestes cadencés, effets de transparence, de contrastes…  Elle se prête aux interprétations les plus diverses. À Montpellier, le style abstrait fait de mouvements qu’elle propose contraste avec le dynamisme de la ville. Une décantation se produit qui favorise la respiration. La proximité de la mer, des étangs, des marais salants aussi amènent à relire certaines toiles… Se situant du côté de l’universel, elle se prête à tous les environnements virtuellement concevables… Car elle englobe le réel, et le restitue décanté. C’est que sa peinture touche à l’universel. D’un point de vue féminin, s’entend.

En l’occurrence, 40 femmes-poètes sont invitées, dont on verra les productions duelles avec leur consœur sous forme de livres d’artistes : de la pionnière romantique Marceline Desbordes-Valmore à Marguerite Yourcenar ou d’Etel Adnan à Anise Koltz en passant par Claude Ber ou Patricia Dupuy, Sylvie Fabre G., Régine Detambel ou Véronique Vassiliou. Anne Slacik utilise toutes les possibilités de la mise en page pour déployer ses interventions colorées. Et l’on réalise combien une telle peinture avait à voir avec la poésie (les titres nous le prouvent), dans l’art de décanter les scories de la parole ordinaire, et aussi avec la musique, dans la volonté d’échapper à la suprématie du visible. Enfin à la féminité, dans les vertus de subtilité et ce sens de la nuance qu’on lui prête, entre autres.

BTN

Plus d’informations : montpellier.fr

CatégoriesExpos | Expos | Hérault

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