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Maxime Sanchez à la Galerie Vasistas à Montpellier

5 Déc 2017 | Expos, Expos

Voilà un jeune artiste surprenant, et qui se réfère à ses passions de jeunesse, le rap, les mangas, des films cultes, du tuning, nailing, grillz, et tous les arts de la customisation, en accord avec sa génération. D’où cette installation étonnante d’abord par sa fraîcheur mais aussi par son caractère brut (emploi de parpaings, de bâches de camion, de jouets miniatures) mêlé à des objets plus inattendus comme des pattes de dinosaures, des sauriens peints en vert, ou des queues de monstres préhistoriques. C’est dire si Maxime Sanchez voit large, d’autant qu’il intègre dans ses œuvres des éléments de maçonnerie plus terre à terre et des objets du quotidien. On peut dès lors parler, au sujet de ses réalisations, d’archéologie du présent, ou de présence archéologique. Au sol, un tepee de type indien usagé sert de support à des boites emplies de traces du passé ancestral, revues et corrigées par les procédés décoratifs les plus récents. Juste à côté s’érige un monolithe crépi qui grimpe jusqu’au plafond, incrusté de ces mêmes marques, formant d’ailleurs une sorte d’écriture primaire, et signés par une main qui signale sa présence, laquelle nous renvoie à la technique et aux origines de l’outil. L’indien c’est un peu la supposée sous-culture, celle qui s’oppose aux arts traditionnels, ceux de l’élite avec ses matériaux nobles et ses sujets convenus. Entre le teepee et le monolithe, un espace où se glisse en résumé l’histoire de l’humanité. On voit un outil martyrisé, avec beaucoup d’hésitation, de fausse maladresse, en fer blanc sur un plan d’établi, déformés, ou dessinés comme en attente d’une matière. Ailleurs, la queue du  stégosaure qui sort du mur au sol est formée de pelle, versoir de charrue, cardan, fer à béton le tout peint en jaune, rose et violet. Des sortes de stèles ou de totems incluent un support de lavabo, et des tiges de métal. Un « Roro », une mâchoire  et un rétroviseur englouti. Un bulldozer miniature rappelle le land art à la Robert Smithson et donc une conception artistique bien terre à terre. Comme on le voit, Maxime Sanchez fait flèche de tout bois, et de tout métal à l’instar de celui qu’on utilise pour les terrassements. Une échelle métallique est recouverte d’un tapis, aux découpes fantasques, comme en clin d’œil à Supports-Surfaces. La couleur recouvre la plupart de ses objets pour les unifier en l’œuvre. Car recouvrir c’est donner une peau, parfois une seconde peau qui peut aller jusqu’au masque, voire à l’ombre sur le sol. D’où l’intérêt de Maxime Sanchez pour toutes ces activités du recouvrement ou de la prothèse, si présentes dans son travail. Bref, on est dans la surprise permanente, les rapprochements les plus inattendus, on sent qu’il se trame quelque chose en art et qui est en train de s’ériger, sans complexe et s’ouvrant à toutes les techniques, populaires, générationnelles ou marginales. La question du socle semble en tout cas primordiale. Il faut une base à ce qui s’érige ou se maintient au plus près de la terre, surtout quand on fait de la recherche, à l’instar des paléontologues et autres spécialistes des origines. Il y a quelque chose chez Maxime Sanchez du paléontologue des temps présents. BTN

Jusqu’au 9 décembre à la Galerie Vasistas, 37, avenue Bouisson-Bertrand 34090 Montpellier 0675491958.

 

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