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Voilà un petit recueil précieux, d’essais comme on les aime, à la Montaigne, portant sur ces expériences vécues dont on tire une réflexion concernant la pérennité de la nature humaine, ou comme disait le grand humaniste, de « l’humaine condition ». Alain Monnier, auteur toulousain mais pas seulement, nous a habitués à des romans particulièrement inventifs, d’une tendre ironie, mettant en situation des personnages déclassés, dédaignés et pourtant si combatifs, souvent triomphants, même si l’on sentait poindre un soupçon de désenchantement. Cet Esprit des lieux tranche, par sa sobriété toute teintée d’émotion, avec les règlements de compte assourdissants et les indignations criardes qui occupent l’actualité (littéraire). L’auteur a choisi six lieux (précédés d’un préambule, d’une introduction et suivis d’un épilogue), avec lesquels, si je puis dire, il a eu maille à partir (ou bien du mal à partir), dont il relate succinctement l’histoire (ou la supposée préhistoire, pour le dernier). Sur chacun d’eux, Alain Monnier a son mot à dire et il ne s’en prive pas mais sans tomber dans le pamphlet intransigeant ou le réquisitoire aveugle. Simplement, en bon émule de l’auteur des Essais, il a appris à considérer l’homme sans angélisme néfaste, dans ses méfaits et contradictions. La découverte, émouvante, du camp de Rivesaltes, dans les PO – et l’on sent que l’on est loin ici de l’autofiction – montre l’écrivain s’approchant petit à petit du camp, imaginant son empathie avec les prisonniers d’autrefois, ressuscitant l’histoire par petites touches crédibles. Le constat est terrible : « les votes plébiscitent dans ces mêmes terres les pires idées d’autrefois ». On n’a rien retenu des leçons de l’Histoire. Comme alors, on reste aveugle et sourd. Alain Monnier relate ensuite sa désillusion face à la mythique révolution française. Abusé par un fervent instituteur, il s’en faisait une représentation trop belle pour ne point exploser devant la réalité des faits consignés. C’est la chapelle des Carmes à Paris, avec ses massacres et exactions, qui lui inspire un avis sévère envers le sacro-saint surestimé peuple, mis trop souvent en exergue. Et d’énoncer des évidences suggérées par le simple bon sens, dont je ne retiens que la volonté de se « défier autant du peuple vertueux et homogène que des élites toujours nécessairement corrompues et incompétentes ». Bref Alain Monnier remet les choses à leur place, sans la cécité liée à l’idéologie, à la cause partisane et sans doute aussi à la cupide ou ambitieuse mauvaise foi, quand il ne s’agit pas de simple envie ou intérêt. Une visite à Berlin, sur la Karl-Marx allée, ou dans les locaux de la Stasi vers la fin de l’automne, donnent lieu à une scène qui serait cocasse si elle ne relevait pas de la nature profonde de ce régime qui aura sévi du côté de l’Est : une filature effectuée sans la vouloir. Et cette vérité que n’aurait pas dédaignée Montaigne : « Il aurait fallu changer la nature profonde de l’homme avant de pouvoir changer l’organisation des sociétés». On respire un air plus chaleureux parmi les fantômes résidents de la villa Médicis, notamment ceux que la postérité a oubliés, relativisant ainsi nos vanités. Alain Monnier adopte une attitude plus modeste : «Puis, à lire de mauvais ouvrages encensés par la critique, tu as osé te dire : je vaux bien cela ». La culture se nourrit autant de succès que des échecs, lit-on peu ou prou au détour d’un passage. Vient ensuite le douloureux chapitre sur le Mont Valérien, qui pose le problème de l’engagement, des bons ou mauvais choix, de la postulation face à la torture, des derniers instants face à la mort prématurée, de l’inutilité ultérieure du sacrifice. Avec cette révélation qui donne une colonne vertébrale au livre : « L’esprit des lieux est souvent l’esprit de soi », à juger lui aussi sans concession. Le livre nous plonge enfin dans la Préhistoire à travers la visite de la grotte de Niaux, en Ariège, conduite par la belle Hélène, toujours à la rencontre de l’autre, « le sentiment d’appartenance » se révélant rassurant. En fait, Alain Monnier explore l’émotion liée au « Ca s’est passé là » qui suscite d’abord de l’empathie, ensuite une méditation riche en nuances, et dans ce livre particulièrement, des innovations formelles (le distinguo Lettres capitales/italiques) dans le genre même de l’essai. Un ouvrage bouleversant d’un écrivain majeur, de notre région qui plus est, et qu’il faut impérativement découvrir. BTN
L’esprit des lieux, Collection Climats, Flammarion. 222 pages.
NB : Dans la collection Etonnanti ! mes (sic) de Flammarion, le même Alain Monnier vient de faire paraître Bas les masques, un récit enlevé dont il a le secret. On y retrouve la verve satirique et la maîtrise de la narration qui caractérise l’auteur des Parpot. L’histoire se déroule en milieu rural, quand deux filles qui souhaitent se marier s’escriment à reprendre la ferme grand-paternelle. L’adversité ne tarde pas à surgir de toutes parts, notamment avec ses nouveaux fascistes et inquisiteurs des associations bien pensantes, qui nous pourrissent quotidiennement la vie et avec lesquelles Alain Monnier a décidément maille à partir. Le titre renvoie à ces nouveaux Tartuffe qui ne s’appliquent pas à eux-mêmes ce qu’ils dénoncent chez les autres. Il n’empêche : Le livre d’Alain Monnier une nouvelle fois fait mouche. Il se lit avec délectation, le sourire aux lèvres car comment ne pas se moquer des travers humains… Et dans le genre, Alain Monnier s’y entend… BTN (160 pages)
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