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Libres danseurs au festival de flamenco de Nîmes

13 Jan 2020 | Danse, Festivals, Gard, Spectacles vivants

Le libre danseur a ceci de commun avec le libre-penseur qu’il s’écarte de tout postulat pour développer un propos affranchi du poids des traditions, des conventions et du politiquement correct. Amateur de transgressions et de remises en cause radicales.

Le spectacle donné à Nîmes par Rafael Estévez et Valeriano Paños s’inscrit dans ce courant du flamenco contemporain auquel le festival fait la part belle, une république autonome qui héberge quelques prestigieux résidents. Un simple coup d’œil sur l’affiche nous en persuade, puisqu’on y trouve le gratin de l’avant-garde avec les danseuses Rocio Molina et Patricia Guerrero, le chanteur David Lagos et les danseurs Eduardo Guerrero et Israel Galvàn. Ce dernier présente le ballet emblématique de Manuel de Falla, El amor brujo, L’amour sorcier que le public nîmois pourra découvrir le 18 janvier.

C’est de Manuel de Falla que s’inspirent également Estévez et Paños dans leur ballet El Sombrero, tiré du Sombrero de tres picos, Le Tricorne. Un spectacle dense, ambitieux, émaillé de références subtiles à l’œuvre, combinant l’originel et l’original, superbement soutenu par Vicente Gelo au chant et Dani de Moron à la guitare. Ce Sombrero donne libre cours au talent de huit danseurs et danseuses qui composent un corps extrêmement complice. Intense, la chorégraphie faiblit quelque peu dans la dernière partie, se perd dans des digressions languissantes, sans remettre en cause le pouvoir de séduction du spectacle. Comme en amour, la bonne fortune sourit aux audacieux, rarement la durée.

Inauguré par Mariola Membrives et ses Canciones populares de Lorca, le festival de Nîmes poursuit son aventure passionnante toute cette semaine. On peut y applaudir des artistes qui s’écartent des chemins balisés du flamenco pour renouveler un art ancestral, l’irriguant d’inspirations diverses, au carrefour de plusieurs cultures, en un métissage juste et heureux. Ce qui est l’essence même du flamenco. Ce sera sans doute le cas de Luminescence d’Amir Elsaffar, très attendu à Nîmes le 15 janvier.

Luis Armengol

13 janvier Musique Gema Caballero et Javier Patino. Musée de la Romanité, Auditorium.
14 janvier Danse Patricia Guerrero – Distopía. Théâtre Bernadette Lafont.
15 janvier Musique Antonia Jiménez, Odéon.
15 janvier Musique – Création 2019 Amir Elsaffar – Luminescence.Théâtre B.L.
16 janvier Musique. Création 2019 – Première internationale Joselito Acedo – Triana D.F. Odéon.
16 janvier Musique Vicente Amigo – Memoria de los Sentidos. Théâtre Bernadette Lafont.
17 et 18 janvier Danse Rocío Molina et Rafael Riqueni – Impulso. Odéon.
17 janvier Musique – Création 2019 Mayte Martín – Memento. Théâtre B.L.
18 et janvier. Danse – Création 2019 Israel Galván – El amor brujo.Théâtre B.L.

theatredenimes.com › festival-flamenco  04 66 36 65 00

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