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L’Art Vues a vu : « La double inconstance » au Théâtre de la Cité de Toulouse

19 Nov 2019 | Spectacles vivants, Théâtre

Marivaudage, ce terme exquis convient parfaitement à La double inconstance, une pièce de Marivaux pour laquelle il semble avoir été créé.  Galin Stoev, directeur du Théâtre de la Cité à Toulouse qui la met en scène a remarquablement éclairé ce climat, tellement XVIIIe siècle qui baigne l’œuvre. Silvia et Arlequin s’aiment, mais le Prince l’aime aussi, il la fait enlever. Et avec l’aide de Flaminia, il parvient à ses fins, épouser Silvia sans qu’Arlequin ne s’en fâche car il est tombé amoureux de Flaminia. Intrigues, mensonges, fausses confidences et vrais coups de cœur, s’imbriquent. Deux mondes s’opposent, celui de ceux qui gouvernent et celui de ceux qui subissent. La morale est sauve puisque les deux mondes après s’être affrontés, se croisent et les amoureux s’interchangent. Les villageois Silvia et Arlequin évoluent dans un paysage bucolique, une scénographie créée par Alban Ho Van, une sorte de prairie au fond d’un haut cylindre transparent synonyme d’enfermement, Silvia est prisonnière dans le palais du Prince. De part et d’autre de la scène, des accessoires contemporains, vidéo, ordinateur, équipement d’enregistrement comme dans un studio radio, machine à écrire, téléphone.  Galin Stoev, les a utilisés en référence au film du cinéaste américain Steven Soderbergh, Sexe, mensonges et vidéo, qui l’avait profondément marqué, il s’en explique « je reviens à ces trois mots pour me repérer dans un monde en plein bouleversement et parler de la potentialité explosive de ces trois éléments à diviser ». C’est son choix, mais il n’est pas certain que cela éclaire la pièce. En revanche, les costumes, intemporels de Bjanka Adzic Ursulov, conviennent à cette mise en scène contemporaine. Les comédiens sont tous excellents, même si parfois, certains jouent un brin hystérique. Mélodie Richard (Flaminia) et Thibault Vinçon (La Prince) sont toujours justes. La langue  de  Marivaux, s’entend bien, sans  être contemporaine, elle n’a pas  de  saveur ancienne. Un spectacle  réussi qui comble les  spectateurs  les plus jeunes avide  d’images et  de  sexe. MCH

Jusqu’au 22 novembre, Théâtre  de  la Cité, Toulouse. Tél. 05 34 45 05 05. www.theatre-cité.com  28 et  29 novembre, Théâtre Molière, Sète. Tél. 04 67 74 02 02. www.theatredesete.com 12 et  13 décembre, Le  Parvis, Tarbes. Tél. 05 62 90 08 55. www.parvis.net

 

CatégoriesSpectacles vivants | Théâtre

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