26 juin, 18 h : Tandis que les amateurs de foot restaient scotchés devant leur poste de télé pour assister à l’affligeant France/Danemark, les festivaliers se dirigeaient sous un soleil de plomb vers le Domaine d’O pour rêver devant Fugue/Trampoline ****, chorégraphie de Yoann Bourgeois. Une pure merveille. On assistait à la Variation n°4 de cette œuvre sans cesse remise en création sur le thème de l’équilibre. Comment repousser à l’extrême ses limites ? Précédé de Notre musique, une courte pièce interprétée par Yoann Bourgeois et Yuri Tsugawa, toute en grâce et en délicatesse. Ils oscillaient dans leurs costume ivoires de culbutos réalisés par Sigolène Petey, sur une scène miroir. Renversant. On se précipitait de l’autre côté de l’allée des cyprès pour la fameuse variation. Par rapport aux précédents propositions, la scénographie de Yoann Bourgeois et Goury a évolué. Un cylindre de bois tournant entrecoupé de trappes, surmonté de marches échappées d’un escalier en colimaçon infini, avec un trampoline invisible et des portes elles aussi invisibles. Un, deux, trois, quatre hommes habitent cette structure pour se livrer à des sorties spectaculaires, des fugues chorégraphiées, des prouesses acrobatiques mettant sans cesse en abime la précarité du sens de l’équilibre. Fragile, délicat, raffiné. On en redemande.
Fugue/Trampoline, à 18 h et 20 h, Espace Sud.
20 h : Après un trajet en Tram, le spectateur se retrouve Place de la Comédie, au milieu des clameurs. La France est première de son groupe ! Ça se fête dans les bistrots bondés ! Une autre fête débute dans l’Opéra-Comédie, Italienne Scène et orchestre**, de Jean-François Sivadier. On y allait gourmand, une répétition de La Traviata, de Verdi, ça ne se refuse pas. Une recréation, plus de20 ans après. L’idée est intéressante, l’italienne est la répétition où pour la première fois chanteurs et orchestre se confrontent. Les solistes ont travaillé en amont avec le metteur en scène, qui veut imposer une nouvelle lecture de l’opéra, sans lit pour la mort de Violetta, hantée par le fantôme d’Alfredo qui doit traverser le plateau pendant qu’elle tousse et relit la lettre de Germont. Le public est la scène à la fois chœur et spectateur. Il est souvent sollicité. Cette abolition de la frontière entre acteurs et spectateurs, très à la mode, devient lassante. Il y a plus de vingt ans que cela dure. Les metteurs en scène remplacent une convention par une autre. Pas le courage d’attendre la seconde partie. Dommage car les comédiens se démènent pour faire prendre la sauce.
Italienne Scène et Orchestre, 27 au 29 juin, Opéra –Comédie.
Derniers spectacles au Printemps des Comédiens : La conférence des oiseaux, jusqu’au 30 juin, Espace Micocouliers ; Mon grand-père, jusqu’au 29 juin, théâtre d’O ; Chroma, 27 et 28 juin, Kiasma, Castelnau-le-Lez ; Warm up, 28 au 30 juin, dans différentes salles de Montpellier ; On s’en va, 29 et 30 juin, Théâtre Jean-Claude Carrière, en polonais ; Ça ne se passe jamais comme prévu, 29 et 30 juin, Théâtre d’O. Domaine d’O, 178 rue de la Carriérasse, Montpellier. Tél. 04 67 63 66 67. www.printempsdescomediens.com
MCH
A suivre
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