En ce premier weekend de printemps des comédiens nous avons assisté à l’adaptation d’un texte d’Anne Sibran, mis en scène et interprété par Julie Delille. Produite par le théâtre des trois Parques, la pièce a été accueillie en partenariat avec le théâtre des 13 vents, CDN Montpellier.
Derrière un voile de pudeur nous découvrons l’obscurité d’une forêt. L’abandon, la reconstruction d’une enfant élevée dans la poésie bestiale d’une faune qu’elle aurait pu chasser, mais qui va l’adopter.
La peur, le noir, l’oubli…
Grâce à une mise en scène époustouflante et épurée, Julie Delille nous attrape dans le silence. Elle nous inquiète, nous perturbe et nous émeut.
Les bruits des bois, les ombres et les contre-jours… La maîtrise des lumières nous plonge à chaque scène dans un tableau digne d’Eugène Carrière ou de Goya…
Une métaphore de ce monde qui s’empare de notre innocence pour faire de nous des monstres, inadaptés à un habitat que somme toute nous n’avions jamais rêvé d’intégrer. Rester au fond de notre terrier…
Ne plus vouloir sortir, ne plus vouloir parler.
Cette langue, que l’on ne connaît plus, que l’on doit répéter.
Un cri peut-être, que l’on pourrait choisir. Un cri à nous, rien qu’à nous… Lui , sans doute, pourrait nous libérer…
Un récit virtuose dans une ambiance et un décor d’une extrême élégance et de d’une grande pureté.
Ça commence fort au printemps ! Nous en sommes enchantés.
NC