2021 est une grande année pour les Nuits musicales d’Uzès : il célèbre sa 50ème édition. Le festival créé en 1971 a su s’imposer au fil des années comme l’un des événements culturels de premier plan lors de la saison estivale. Depuis 2014, Éric Desnoues en est le directeur artistique et a largement contribué à son développement. Nous l’avons rencontré pour discuter de cette édition anniversaire et de l’avenir des Nuits musicales.
Dans le contexte difficile de la crise sanitaire, comment avez-vous organisé le festival ? Vos partenaires et les artistes vous ont-ils facilement suivis ?
J’ai abordé cette édition avec beaucoup de points d’interrogation, , un peu comme tous les responsables et patrons de festivals. Les artistes, eux sont très impatients de retrouver la scène et le public, donc lorsqu’il s’agit de faire des projets et et d’avoir des perspectives, ils sont tous partants. Il n’y a pas eu de difficultés. Et, je dirais qu’au niveau des partenaires également, parce qu’ils sont très attachés au festival. Notre premier partenaire, c’est le public et on sent qu’il trépigne, qu’il attend avec impatience de pouvoir revenir au concert.
Ensuite, évidemment, nous avons pour 30 % de partenaires public : la Ville d’Uzès, la Région Occitanie, le Département du Gard et la Communauté de communes Pays d’Uzès. Ce sont des partenaires très fidèles, très motivés, très investis. Ils soutiennent ce festival depuis longtemps, et ils ne nous ont pas laissés tomber en 2020, et ce n’était pas évident parce qu’il n’y a pas eu de festival. Ils ont reconnu tout le travail qui avait été fait en amont, la nécessité d’avoir un minimum de fonds de roulement. Donc non, aucun souci au niveau des partenaires !
« Nous proposerons trois concerts en intérieur à l’Ombrière et six concerts en extérieur dans la Cour du duché d’Uzès. »
Côté programmation, comment avez-vous travaillé sur cette 50ème édition ?
Je suis très pragmatique. Nous sommes partis de ce qui était possible de faire. J’avais imaginé un certain nombre de scénarios. Puis, quand la ministre de la Culture, Madame Bachelot, a dit que les festivals pourraient avoir lieu à condition de jauges de moins de 5000 personnes, assis et en plein air, cela nous a donné un cadre. De notre côté, nous accueillons moins de 5000 personnes, nos jauges sont à 500 ou 600 maximum , donc aucun problème. Nous sommes un festival de musique classique, et un peu jazz aussi, donc le public est assis. Nous cochions déjà deux cases. Pour le plein air, beaucoup de nos concerts sont en extérieur. Soit dans la Cour du Duché, soit dans un certain nombre de lieux de plein air, et nous avons aussi quelques concerts en intérieur. Cette année, nous avons privilégié un nouveau lieu à Uzès : l’Ombrière, un théâtre qui vient d’être, construit et qui offre toutes les garanties de ventilation. De ce fait, nous proposerons trois concerts en intérieur à l’Ombrière et six concerts en extérieur dans la Cour du duché d’Uzès.
En 2021, les Nuits musicales d’Uzès célèbrent leur 50ème édition, pouvez-vous nous en dire plus sur l’histoire du festival ?
Le festival a été créé par des Uzétiens passionnés d’orgue avec un double but : faire, vivre la musique à haut niveau et favoriser l’attractivité touristique d’Uzès et de son territoire. L’événement a connu des heures de gloire dans les années 1970 et 1980. Puis, dans les années 1990, avec la professionnalisation des festivals, le maire d’Uzès a cherché une nouvelle équipe et c’est comme ça que je suis arrivé, en 1994. Au départ, j’ai introduit une identité un petit peu plus forte autour de la musique baroque qui n’existait pas du tout. Pourtant, cela m’a semblé assez naturel compte tenu des lieux patrimoniaux que nous avions pour donner ces concerts. Et puis, je trouvais également que ça manquait dans le paysage culturel du sud de la France. J’ai aussi initié des ouvertures sur d’autres répertoires comme le jazz. Moi-même, musicien, je n’ai pas de frontière, je suis ému et sensible à toutes les belles musiques.
J’ai aussi développé le festival en termes de lieu. Cette année, il n’y en a que deux, mais c’est absolument exceptionnel. Habituellement, nous avons beaucoup plus de variété dans nos lieux : nous allons à la cathédrale d’Uzès, à l’Église Saint-Étienne, le temple, le jardin. Nous avons aussi d’autres lieux comme la Cour de l’Évêché et la Cour du Duché. Et puis, depuis quelques années, nous allons aussi en Uzège, ce qui nous permet d’aller dans de très beaux villages. Enfin, depuis trois ans, le festival accueille une académie de jeunes musiciens qui viennent se perfectionner. ou s’initier à la musique baroque.