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Festival de l’abbaye de Sylvanès : entretien avec Michel Wolkowitsky

27 Juil 2020 | Aveyron, Classique & lyrique, Festivals, Les interviews, Musiques

« S’il y a bien un langage universel qui rassemble et facilite dialogue et partage, c’est bien la musique ! »


Le festival de l’abbaye de Sylvanès a bien lieu cette année dans son cadre exceptionnel, comme l’est aussi son acoustique propice aux voix et à la musique sacrée. Une 43ème édition qui n’a pas pu accueillir d’artistes non-européens, mais qui a su s’adapter et vous fera voyager au gré des notes de musique. Festival de musique sacrée, mais aussi de musiques du monde, cet événement est surtout un moment privilégié de rencontres, de partage, de musique et d’émotions. Entretien avec Michel Wolkowitsky, directeur de l’abbaye de Sylvanès. 

Malgré la crise sanitaire, le Festival international Musiques sacrées-Musique du monde aura bien lieu en 2020, quels ont été les défis, les difficultés que vous avez eu à relever ? 

Notre premier défi aura été de ne jamais désespérer, en cette période très anxiogène, d’incertitude, d’attente où tout nous poussait vers une annulation. Ensuite il a fallu repenser la programmation, négocier avec les artistes et les ensembles pour envisager des reports à l’automne ou à la saison prochaine pour que rien ne soit véritablement annulé sur le programme initial. Nous sommes passés d’une trentaine de concerts à quinze. Nous avons dû faire le deuil des grandes formations chorales et orchestrales comme l’académie de chœurs et d’orchestre qui chaque année marque le point fort du festival mais nous aurons tout de meme le 15 août un très beau concert de solistes sous la direction de Michel Piquemal.

Quels seront les moments forts de cette édition 2020 ? 

Il n’y a pas de moments forts mais divers rendez vous qui trouveront je n’en doute pas des publics aux goûts et aux sensibilités différentes. En effet, nous sommes restés fidèles à notre philosophie qui a toujours été d’organiser des espaces de rencontre où se conjuguent les grands répertoires de la musique vocale sacrée avec les traditions populaires musicales du monde. S’il y a bien un langage universel qui rassemble et facilite dialogue et partage, c’est bien la musique ! Le programme d’ouverture (26 juillet) de Fauré à Berlioz, les polyphonies bulgares et les musiques et danses d’Ecosse  (9 août) , la chanteuse et flutiste argentine Diana Baroni (2 août), La Misa Tango de Palmeri (16 août), la rencontre polyphonique entre Géorgie et Occitanie (23 août) marqueront entre autres, cette 43 e édition !

L’abbatiale s’est parée de nouveaux vitraux en 2018, pouvez-vous nous parler de ce projet ? 

Oui tout la vitrerie a été repensée pour retrouver une unité de style et de lumière. Porté par la petite commune de Sylvanès, ce projet a reçu le soutien de la Drac Occitanie, du conseil départemental de l’Aveyron et de la Région Occitanie mais aussi de la Fondation du patrimoine. Une œuvre de l’artiste Jean-François Ferraton, qui a su répondre au cahier des charges par une création originale s’inspirant du dépouillement et de l’ascèse de la spiritualité cistercienne. C’est une grande réussite artistique qui a redonné à l’abbatiale sa lumière originelle.

Cela fait 43 ans que l’abbaye de Sylvanès accueille des festivals, qu’est-ce qui rend ce lieu si propice à la musique et fait de chaque édition un rendez-vous incontournable ? 

Il est bon de préciser que nous sommes un Centre culturel de rencontre et que le Festival est le point culminant d’une saison culturelle et artistique qui commence en mars et s’achève en novembre. Il est certain que la richesse et la diversité de nos programmes trouvent une totale pertinence  en ce lieu majeur du patrimoine architectural cistercien qui revit et rayonne depuis plus de 40 ans grâce à la culture et à la spiritualité. L’abbaye déploie une mission culturelle, éducative et de création artistique essentielle en ces temps de crise, au service de l’Homme contemporain en quête de sens et de beauté.

Plus de 40 ans d’existence et un festival qui évolue au fil du temps, quelles évolutions pourrait encore connaître le festival ? 

Un projet d’extension des bâtiments monastiques dans une proposition contemporaine est à l’étude afin de permettre de nouveaux espaces d’accueil et de travail. Ce qui permettra au centre culturel et son festival de conforter et développer leur mission au service de l’art, de la création et de l’éducation artistiques, d’une culture inspirée et ouverte. En ces temps troublés nous avons la certitude que de tels lieux où s’expriment toutes les dimensions de la vie  de l’homme – culture, éducation, spiritualité, art, dialogue largement ouvert à toutes les générations et à toutes les familles de pensées et d’esprit- sont gages d’avenir. Aussi l’aventure est loin d’être terminée !

Tous les concerts à l’abbatiale : 

Fantaisie française, œuvres vocales sacrées et profanes de C. Gounod, G. Fauré, H. Berlioz, G. Rossini, poésie, joie, émotion, partage et talent sont au rendez-vous de ce concert dirigé par Bernard Tétu, 26 juillet, 17h.

Sur les rives de Babylone, par les musiciens de l’Ensemble La Fenice et la soprano Perrine Devillers, un programme qui mène sur le cheminement spirituel, engendré par l’exil et la captivité, la paix et la joie retrouvées : une exhortation à la liberté et à la lumière, 2 août, 17h.

Femmes du nouveau monde, avec Diana Baroni, un hommage poétique est musical aux personnalités féminines, mystiques, saintes, guerrières, poétesses selon la tradition des peuples indigènes afro-amérindiens, 2 août 21h.

Récital de musique espagnole, avec Lydia Mayo et Éric Laur, voyage musical autour de l’Espagne et de l’Amérique du sud, 5 août, 21h chapelle du CREA, Millau. 

Derviche, par l’Ensemble Bab Assalam et Sylvain Julien, la danse soufie revisité par Bab Assalam qui conjugue cette quête spirituelle avec une forme de spectacle renouvelée où les gestes se fondent pour faire corps avec la musique, 7 août, 21h. 

Résonances Balkanes, avec le Quatuor Balkanes, aux chants bulgares issus des 6 grandes régions folkloriques, les chanteuses rajoutent des pièces traditionnelles et liturgiques des pays entourant la Bulgarie, 9 août, 17h.

For ever Fortune, musiques et danses dÉcosse, par les Musiciens de Saint-Julien, un programma rare autour de la musique écossaise du XVIIIème siècle qui réunit des airs de danse, des chansons et des airs avec variations, 9 août, 21h.

Aria e Terra, chants polyphoniques corses traditionnels et contemporains, sacrés et profanes, dirigés par L. Ottaviani, 14 août, 17h.

Concert de lamitié, l’Ensemble vocal des jeunes solistes propose un programme d’oeuvres sacrées des XIXème et XXème siècles, dirigé par Michel Piquemal, 15 août, 17h.

Misatango et Libertango, de Palmeri et Piazzolla, la musique sacrée sublimée par le tango, Chœur Région Sud dirigé par Michel Piquemal, 16 août, 17h.

Rhapsodies dailleurs, avec Clara Cernat et Thierry Huillet, ce duo violon-piano entraîne dans un voyage d’exception autour des musiques roumaines, hongroises et tziganes, 16 août, 21 h.

Voix de Géorgie et dOccitanie, avec l’ensemble Marani et Vox Bigerri, une rencontre polyphonique a capella qui met en regard la richesse et la diversité de la polyphonie géorgienne, 23 août, 17h.

Repas champêtre et bal occitan, animé par La Talvera, à partir de 19 h, prairie de l’abbaye, 23 août.

Méditation, œuvres de Claude Debussy et Raphaël Lucas, la harpe se mêle aux tons aériens de la flûte et au son de l’alto, avec des duos piano et voix pour un programme méditatif tout en poésie, 28 août, 21h.

Musiques chorales françaises et nordiques, Chœur de chambre Êkhô, dirigé par Caroline Semont-Gaulon, itinérance musicale entre la France et les Pays baltes autour de compositeurs représentatifs de la vitalité et de la beauté de la musique chorale du pourtour de la mer Baltique, 30 août, 17h.

Retrouvez la programmation du festival : sylvanes.com

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