Nicolas Bourriaud (DG du Moco, critique d’art et co-fondateur du palais de Tokyo), et Andrea Petrini (journaliste, écrivain et organisateur culturel, membre fondateur de Gelinaz), nous proposent en ce moment à la Panacée Cookbook’19, une exposition qui met en miroir deux formes d’arts : les arts visuels, que l’on découvre en général dans les musées, et l’art culinaire qui se trouve (pas toujours d’ailleurs !) dans nos assiettes.
On remarque le travail de Beth Galton qui comme dans une démarche anatomique nous présente des clichés, en coupe, des « must-have » de l’alimentation « cliché » de notre société consommatrice…
La visite se termine avec une installation de Gilles Stassart, qui nous installe dans l’inconfort du démodé, dans l’incommodité de l’inconnu…
Questionnement sur le malaise ambiant que notre génération ne sait fuir qu’en faisant beaucoup de bruit ?
Questionnement sur le fossé entre racines et tendances ?
Mais plus que mettre en avant les dernières tendances (une facette du projet évidente dans l’expo), le plus intéressant à mes yeux dans cet exercice est la confrontation des limites des deux univers : Celles des arts graphiques et conceptuels, intellectuelles, et celles, plus physiques, de la cuisine.
S’il est cependant une limite qui est commune aux arts plastiques et à la gastronomie, c’est la limite culturelle. Celle qui fait que selon notre position, géographique ou sociale, nous ne trahirons pas tel ou tel symbole, nous ne consommerons pas tel ou tel aliment.
Et quand les limites se confondent, les mœurs s’affrontent.
Limites entre modes et morales, entre plaisir et santé, entre respect et liberté…
« Dis-moi ce que tu consommes et je te dirai qui tu es… »
Le programme de l’exposition est alléchant, ponctué de visites performées, conférences, performances et dégustations.
Tous les détails sur https://lapanacee.org/fr/cookbook19
NC
La Panacée 14, rue de l’école de Pharmacie 34000 Montpellier –
Tel : 04 34 88 79 79 – www.lapanacee.org
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