Christian Lhopital, d’origine lyonnaise, est connu pour sa pratique quasi exclusive du dessin et de quelques objets bricolés, à partir de peluches notamment. Au Pavillon blanc, jusqu’au 31 octobre, c’est le dessin qui prime dans une composition gigantesque, de 25 mètres de long, vouée à la disparition après la fin de l’exposition.
Le dessin est ainsi à l’image de l’existence. L’artiste recourt à toute une gamme de techniques dans l’intention de dépasser la capacité du corps. L’œuvre peut plus que ce que nous pouvons espérer puisqu’elle bénéficie non seulement de l’espace et du temps mais aussi de matériaux industriels tels que des engins de bâtiment afin de se voir réaliser. Ceci dit, même s’il laisse une part à l’improvisation, Christian Lhopital conçoit des garde-fous préalables. Il garde le contrôle de la créature qu’il engendre.
Des oeuvres en noir et blanc
Dans sa production, le noir et blanc domine sans doute parce qu’il correspond au fond au B.a.ba de l’œuvre dessinée, aussi parce qu’il renvoie sans doute à quelque chose d’ancestral. Le mur a remplacé la paroi. D’un point de vue formel, Lhopital alterne des recouvrements que l’on peut qualifier d’abstraits ou si l’on préfère de gestuels, certains disent de voilés, en jouant sur la répétition et la création d’un paysage mental qui fait penser à Henri Mi- chaux mais en plus ambitieux…
La sortie du paysage intimiste hors de ses gonds justifie sans doute l’une des propositions faite à l’artiste d’occuper un kiosque sur le parvis, à partir de reproductions, façon comme une autre de faire passer le monde intérieur dans l’espace urbain de l’extérieur, et donc du côté du public, de ses raisons sociales et son univers familier ou familial. D’autant que l’artiste ne cache pas son intérêt pour l’enfance, la chose du monde la mieux partagée parce que justement elle conserve une faculté d’émerveillement qui définit tout créateur qui se respecte…
Toujours à Colomiers un ensemble de dessins est d’ailleurs destiné à l’emprunt car le rêve, l’enfance, ce « quelque chose qui nous habite » ne doit pas forcément être limité au lieu voué à l’art – lequel peut au contraire susciter l’impulsion. Par ailleurs, des dessins récents seront présentés, « hors saison ».
BTN
Christian Lhopital expose simultanément au à L’Adresse à Toulouse, jusqu’au 30 octobre.
Plus d’informations : pavillonblanc-colomiers.fr et printempsdeseptembre.com
Crédit photo : © Christian Lhopital 2020