Du 11 au 27 mars, va fleurir le 25ᵉ Printemps des poètes dont la thématique « Frontières » est portée magnifiquement par son affiche anonymement signée JR, initiales qui, pourtant, s’exposent dans les rues du monde entier.
Marraine du festival 2023, qui le représente on ne peut mieux, la belle Amira Casar, kurde par son père, russe par sa grand-mère, élevée entre l’Angleterre, l’Irlande et la France, et qui n’ayant que faire des frontières, se plait dans les contrastes. La thématique n’est plus dans l’ardeur, la beauté, le courage, le désir, l’éphémère, des éditions précédentes. L’intitulé signe la gravité. La tragédie guerrière qui se déroule depuis un an en Ukraine forçait sans doute à remettre à jour cette épineuse question des frontières.
C’est pourtant au-delà de ces frontières géopolitiques, armées, enjeux meurtriers, que le Printemps des poètes 2023 questionne, tout en déclarant qu’il est temps de rejoindre un monde qui rassemble, étonne, dépayse plus qu’il ne sépare, afin de repousser les limites, conjurer le danger. Le passage des frontières suscite parfois la peur, parfois le dépassement. Pour Michel Butor, cela reste comme le nom de sa maison, À l’écart, une traversée qui aide à voir. Sophie Nauleau, directrice artistique du Printemps, engage précisément à aller voir, « là où l’être et l’âme en mouvement l’emportent sur l’à-plat des planisphères ».
Toute la programmation : printempsdespoètes.com
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