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« E-Artistes D’ici D’ailleurs » : nouvelle exposition féminine au Réservoir à Sète

2 Oct 2020 | Expos, Expos, Hérault

Ce vendredi 2 octobre s’ouvre une nouvelle exposition au Réservoir à Sète. Créée en collaboration avec BTN, Bernard Teulon-Nouailles, journaliste et critique d’art au magazine L’Art-vues, E-Artistes est une exposition exclusivement féminine avec des artistEs de la région mais d’origine souvent plus lointaine … L’événement artistique s’articule autour du thème du déplacement, voire l’exil, réel ou métaphorique. BTN nous en dit plus. 

Prologue : Au commencement, la simple constatation que les artistEs féminines n’étaient jusqu’à présent que fort peu présentes au Réservoir et à la Serre. A la suite d’une remarque sur la parité, émanant d’une médiatrice, l’idée s’impose donc d’une expo d’artistEs ou si l’on veut d’E-artistes, le « e » étant la marque grammaticale de la féminité par excellence.

Premier acte : il s’agit d’établir une liste. Une trentaine de noms viennent spontanément à l’esprit. Nous privilégions la peinture, la sculpture, le dessin, la gravure qui trouvent davantage leur place et raison d’être en galerie…  Pour des soucis de commodité, et au vu du contexte sanitaire, la liste se restreint à trois villes de la région : Sète, pour des raisons évidentes, Montpellier et Nîmes, les deux capitales régionales. Pourquoi aller chercher bien loin… D’où le recours à l’adverbe ICI, qui sera vite suivi D’AILLEURS. En effet, le hasard fait que la plupart des  artistEs retenuEs sont originaires d’un pays étranger (Ecosse, Angleterre, Allemagne, Pologne X 2, Suisse, Maroc x 2, Norvège), ou viennent d’assez loin de notre région  (Normandie, ou plus simplement Paris, Lyon, Marseille). 

Deuxième acte : Il s’agit de trouver un thème fédérateur : l’exil ou plutôt les exils, nous tente, dans son acception à la fois géographique et symbolique, mais il ne convient peut-être pas à toutes. Nous décidons d’y adjoindre la notion de Refuges et celle de Révoltes. Par ailleurs, le nombre d’artistEs singulières (par référence à l’île qui les accueille) sera limité à 16 : ce chiffre s’avère bien carré (4 X 4) et fait penser à un cube à savoir une base, à même de revendiquer cette aspiration à la la parité et l’offensive féminine dans un fief dévolu majoritairement à des artistes au masculin (ce qui ne constitue pas un problème en soi mais il s’agissait ici de retrouver un minimum d’équilibre).

Troisième acte : La liste s’affine au fil des jours et des visites d’atelier effectuées par Clémence. Des rencontres opportunes étoffent le groupe. Les sujets sont souvent d’actualité, au-delà de leur caractère symbolique : la cause animale, les brouillages de la communication, la migration et ses épreuves, la relation problématique de l’humain avec la nature, la suprématie de l’image, l’hybridité à l’ère de l’anthropocène, l’obsession thérapeutique, la guerre et ses tragédies, lé révolte, le refuge… D’autres sont plus universels tel le rapport à l’enfance, la recherche d’un primitivisme esthétique, la solitude, la distance critique ou l’humour face à des situations données, la prise de conscience de l’importance du langage, la mémoire collective, l’empreinte, la trace, le mot et ses polyvalences…  Au thème des exils pourraient s’en substituer d’autres : Déplacements correspond à la fois à la situation physique de la plupart des artistes mais aussi à leur conception de leur activité, à la place de l’art dans la vie de tous les jours. DiffErrAnces était tentant mais trop connoté par la philosophie de Derrida. Enfin, les deux adverbes ICI D’AILLEURS ne sauraient être dissociés puisque les artistEs ou E-artistes évoluent dans les deux espaces, ou territoires, en même temps, mentalement supposons-nous. 

Epilogue : Et maintenant : place à l’action, la sœur du rêve… Il s’agira d’agencer. Il faut mettre de l’ordre dans tout ça, écrivait le poète. 16 artistEs d’un grand cru pour une vendange singulière d’Elles. Première vague :

Sète : Claudie Dadu, Vanessa Notley, Anna Novika S, Agnès Rosse, Nissrine Seffar.

Montpellier : Agathe David, Nadia Lichtig, Oddjborg Reinton, Chloé Viton

Nîmes : Mélanie Bide, Estelle Contamin, Valérie Crausaz, Emma Godebska.

Au-delà : Margaux Fontaine, Elsa Ohana, Nissrine Seffar, Jeanne Susplugas.

La question d’un art spécifiquement féminin, à l’instar de l’écriture féminine, ne sera sans doute pas résolue en fin d’exposition (à supposer qu’un troisième sexe ne vienne pas damer le pion à de supposés antagonismes). Au moins, celle-ci incitera-t-elle à s’interroger sur les visions du monde que révèlent ces artistEs, sur leur conception de leur activité dans ces temps troublés, et sur les engagements qui les caractérisent. BTN

PS : D’autres auraient pu se voir conviées. Au demeurant, pourquoi ne pas conjecturer une possible suite, un second volet, une deuxième vague, qui sait ? La liste est prête. Et pas seulement régionale.

BTN

Plus d’informations : artetpatrimoine.art

CatégoriesExpos | Expos | Hérault

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