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Durban-Corbières : l’artiste Sandrine Arons à découvrir à la galerie Remp-Arts jusqu’au 15 juillet

1 Juil 2023 | Art & Expos, Aude, Photographie

Le réel et l’image, ça fait deux. Non seulement la photo réduit et aplatit le monde visible, mais il suffit d’un mouvement, plus ou moins contrôlé, pour que nos sens nous trompent et que ce que l’on voit ne soit plus ce qui est. La Franco-américaine (et plus) Sandrine Arons est d’autant plus sensible à cet aspect que sa multi-culturalité ne la conduit pas à une vision unaire (elle dirait phallocentrique) et monosémique de la réalité.

Ainsi, sa série Frontiers sème le doute, voire le trouble, au sens physique du terme, dans nos habitudes visuelles. La porosité des frontières, réelles, semble avoir déteint sur ses propositions de murs haut en couleurs et en verbe, souillés ou délabrés, hantés d’images, slogans ou sentiments. Ainsi, Le mirage marocain porte-t-il bien son nom. Ailleurs, c’est Casablanca qui se voit déconstruite. Le chat voit tout, mais le titre nous trompe : il ne voit pas qu’il est vu voyant. Grâce à ces images produites, on n’est jamais sûr de ce qui a été réellement perçu. S’agissait-il à la base d’images dans l’image ? Où commence la réalité, où finit la manipulation ? Les paysages sont-ils préalables à leur insertion sur le mur photographié ou est-ce le mur porteur qui suscite tous les imaginaires possibles ?

C’est justement ce brouillage qui fait mouche. On n’est plus dans la rationalité, dans la conception rassurante qui s’énonce clairement. La vision remodelée de Sandrine Arons supprime les frontières entre les référents, et suscite une impression d’égarement. Ailleurs, ses autoportraits dépourvus de couleurs, se veulent floutés, dédoublés, énigmatiques. Sandrine Arons, au-delà des frontières, semble à la recherche d’une vision photographique authentiquement féminine. Ou du moins autre. Sans frontière, quelles qu’elles soient.

BTN

Plus d’informations : galerie-remp-arts.com

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