Sélectionner une page

Béziers : l’exposition de Ève Laroche-Joubert à la Scène de Bayssan prolongée jusqu’au 11 octobre, par BTN

13 Sep 2021 | Expos, Expos, Hérault

L’exposition à ciel ouvert d’Ève Laroche-Joubert dans le parc d’une Scène vouée à d’autres activités artistiques (théâtre, danse et musique) sera prolongée jusqu’au 11 octobre. Le type même d’œuvres qu’elle y propose en extérieur, est en lien direct avec l’art chorégraphique, dont il semble une amorce, une incitation  à aller y voir de plus près, du côté de l’intérieur.

Ses réalisations s’avèrent en effet liées au corps, soit qu’elles émanent de lui, soit qu’elles en sollicitent les caractéristiques, soit qu’elles incitent au mouvement. Dans le Parc de Bayssan trois modalités de présentation sont proposées : des sculptures en résine blanche, assez imposantes, au nombre de trois, posées à même le sol selon les lois de la gravité naturelle ; un totem à protubérances multiples, s’érigeant dans la verticalité donc ; enfin, quelque peu surélevés à l’horizontale par rapport au sol, plusieurs bancs élaborés selon le principe du balancier, à la fois ludiques et didactiques, puisqu’ils permettent de rendre concrète la notion d’équilibre.

Cet aspect ludique est essentiel car il renvoie à l’enfance et à notre manière d’appréhender notre environnement comme plus grand qu’il n’est dans notre vision dite réelle, à savoir celle d’un adulte, et de la sorte passe pour une invitation, incitation à nous en approprier les moindres recoins. Comme dans l’enfance, où tout sollicite la curiosité, le moindre creux ou la moindre encoignure. C’est un peu ce qu’il se passe avec les trois formes, issues d’une étude d’épaule et de hanche, posées à même le sol soit de façon à mettre en valeur la ronde bosse de la partie convexe, sensuelle et tactile, soit en disposant la partie creuse face au ciel, en situation de contenant, de manière à se glisser à l’intérieur et en éprouver les aspérités. L’envers du décor en quelque sorte. La dimension choisie n’est alors pas seulement régie par sa relation à l’espace mais également par le fait qu’il s’agit de solliciter la mémoire du corps enfantin. Le corps a trouvé son écrin. Le totem permet toutes sortes de gestes ou positions physiques. Il montre combien un art peut en cacher ou en solliciter un autre, et comment une œuvre conçue par l’esprit ne peut se dissocier du corps qui lui est intimement lié. Le totem est statique mais non rigide ni hiératique, il incite au contraire au mouvement, à l’appropriation par l’autre, au jeu du corps animé dans le fond.

Dans les deux cas la blancheur immaculé de la résine évite les interprétations les plus fantaisistes et nous invite à nous concentrer sur la forme, en tant qu’elle appelle à l’expérimentation physique. C’est un peu un juste retour des choses car si la forme provient du corps, le corps peut bien s’aligner sur la forme qui lui est proposée. Au demeurant, le type de sculptures que propose Ève Laroche-Joubert peut faire penser aussi bien à des objets de type ergonomiques qu’à une exploration organique du design. Leur dimension les inscrit également dans une architecture, laquelle conditionne nos déplacements. Et comme le corps sert de mesure à toute appréhension de l’espace, l’on peut dire qu’Ève Laroche-Joubert nous rappelle en permanence la relation qui lie le corps à l’architecture et qui passe chez elle par l’œuvre d’art. Dans ses aspects visibles comme dans ses aspects physiques, dans son double statut de sculpture et d’objet.

Courez-y vite car le mouvement, c’est la vie.

BTN

Plus d’informations : scene-de-bayssan.herault.fr

A lire aussi

Villeneuvette : la saison du Sillon présente l’énergique et drôle spectacle familial « Les Dodos », du 29 novembre au 1er décembre

Villeneuvette : la saison du Sillon présente l’énergique et drôle spectacle familial « Les Dodos », du 29 novembre au 1er décembre

Entre poésie, acrobatie et musique, le spectacle Les Dodos, présenté du 29 novembre au 1ᵉʳ décembre à Villeneuvette, saura ravir toute la famille.  On connaissait le dodo, ce gros oiseau disparu...

Lire

Bédarieux : une exposition inédite sur Pierre-Auguste Cot s’installe à l’espace d’art contemporain jusqu’au 11 janvier

Bédarieux : une exposition inédite sur Pierre-Auguste Cot s’installe à l’espace d’art contemporain jusqu’au 11 janvier

Cet hiver, une exposition d’un artiste majeur du XIXe siècle est à découvrir à Bédarieux avec la collection du peintre bédaricien Pierre Auguste Cot (1837-1883). Un accrochage inédit à découvrir...

Lire

Montpellier et Toulouse : Cimafunk s’emparera de la scène du Rockstore le 27 novembre et de La Cabane le 26 novembre

Montpellier et Toulouse : Cimafunk s’emparera de la scène du Rockstore le 27 novembre et de La Cabane le 26 novembre

Suite au succès de son album El Alimento et après avoir marqué l’histoire en 2024 en devenant le premier artiste cubain programmé à Coachella, Cimafunk, véritable rockstar afro-cubaine et figure...

Lire

Narbonne : l’Abbaye de Fontfroide met à l’honneur l’artisanat local lors de son marché « Art & Création », les 23 et 24 novembre

Narbonne : l’Abbaye de Fontfroide met à l’honneur l’artisanat local lors de son marché « Art & Création », les 23 et 24 novembre

Pour cette 3ᵉ édition, le Marché Local d'Art et Création de l'Abbaye de Fontfroide réunira plus de 20 artistes et artisans de la région Occitanie. Rendez-vous est donné ce week-end des 23 et 24...

Lire

Castres : une exposition sur le peintre espagnol Mariano Fortuny s’installe au musée Goya du 6 décembre au 9 mars

Castres : une exposition sur le peintre espagnol Mariano Fortuny s’installe au musée Goya du 6 décembre au 9 mars

À l’occasion des 150 ans de la disparition de l’artiste espagnol Mariano Fortuny y Marsal (1838-1874), le musée Goya lui rend hommage en exposant une sélection d’œuvres issues de sa riche...

Lire