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Ben, la disparition d’un génie des mots

6 Juin 2024 | L'Actu

Benjamin Vautier, connu sous le nom de Ben, est mort ce mercredi 5 juin, à Nice. Devenu populaire grâce à ses « écritures » rondes, reconnaissables entre toutes, il diffusait ses aphorismes, souvent en blanc sur fond noir, sur n’importe quel support. Car, tout était art pour Ben qui entretenu également un lien étroit avec les artistes sétois Robert Combas et Hervé Di Rosa.

C’est donc à Nice, où il vécut presque toute sa vie, que l’artiste Ben s’est donné la mort le 5 juin dernier, quelques heures après le décès brutal de son épouse, Annie Vautier. Leurs enfants, Eva et François Vautier ont souligné le lien indéfectible qui les aura liés toute leur vie. « Ne voulant et ne pouvant pas vivre sans elle, Ben s’est donné la mort quelques heures plus tard chez eux, à Saint-Pancrace dans les hauteurs de Nice », ont-ils écrit dans un communiqué. Car Annie Vautier aura été un « soutien inébranlable de son œuvre artistique tout au long de leur vie commune » ajoutent-ils.

« Tout est art ? »

Né à Naples, en Italie, en 1935, d’une mère irlandaise occitane et d’un père suisse francophone, le petit Benjamin Vautier voyagera avec sa mère pendant la Seconde Guerre mondiale. Puis, en 1949, ils s’installent à Nice. Il devient alors garçon de courses à la librairie Le Nain bleu et commence alors son aventure avec les mots. Plus tard, il dirige une librairie où il vend des disques d’occasion avant d’y ouvrir une petite galerie à l’étage. À l’extérieur, la devanture déborde d’objets en tout genre et d’inscriptions. Le lieu est rapidement repéré par l’avant-garde des artistes niçois. S’y retrouvent alors César, Arman, Martial Raysse qui formeront bientôt l’École de Nîmes. Ben fut également proche d’Yves Klein.

À la fin des années 1950, Ben commence à signer tout ce qui l’entoure : objets en tout genre mais aussi des personnes. C’est ainsi qu’il « signera » sa fille Eva, alors bébé.

« Tout est art ? », titre de l’exposition rétrospective sur Ben organisée par le musée Maillol, à Paris, en 2017

En octobre 1962, il rejoint le mouvement Fluxus à la suite d’une rencontre avec Georges Maciunas. Entre 1960 et 1963, il développe la notion d’appropriation, du tout est art et du tout possible en art. Fluxus participe avec humour et dérision aux questionnements artistiques de l’époque : statut de l’œuvre d’art, rôle de l’artiste… Ben devient alors le défenseur d’un art d’attitude, et organisera un festival Fluxus à Nice à l’été 1963.

À l’origine de la « Figuration libre »

Début des années 1980, de retour d’un voyage en Allemagne, Ben organise à Nice une exposition-échange sur ce qu’il nomme la « figuration libre française ». Parmi les artistes exposés : de jeunes peintres allemands, mais également Hervé Di Rosa et Robert Combas… Un lien avec les artistes sétois qui perdurera puisque l’artiste a réalisé il y a quelque temps une série d’œuvres avec Robert Combas et Jean-Luc Parant.

Les œuvres de Ben sont présentes dans de grandes collections privées et publiques du monde, notamment le MoMA de New York, le Walker Art Center de Minneapolis, la galerie d’art de Nouvelle-Galles du Sud de Sydney, le Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien de Vienne, le musée d’Art contemporain d’Anvers, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le musée d’Art de Soleure, le musée national d’Art moderne du Centre Pompidou à Paris, le musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice, le musée d’Art contemporain de Marseille, le musée d’Art contemporain de Lyon.

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