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Art Montpellier par BTN

7 Déc 2017 | Expos, Expos, Hérault

Beaucoup de monde, à l’occasion de cette soirée de vernissage, pour cette foire des arts contemporains orchestrée par l’infatigable Didier Vesse et qui répond aux ambitions culturelles de la ville de Montpellier. La Sud de France Arena donne à cet égard à ce coup d’essai un espace digne de telles aspirations.

Il faudrait je suppose plusieurs jours pour offrir un compte-rendu exhaustif d’une promenade attentive parmi les stands. Je me contenterai donc de quelques allusions et impressions prises sur le vif, de manière à inciter les lecteurs à aller y voir par eux-mêmes.

Difficile de faire un tri sélectif d’autant que l’important ici serait plutôt de fournir un panel alléchant et qui satisfasse les goûts de collectionneurs susceptibles de faire vivre un tel événement. Notons, dans cette perspective, la présence des deux principaux mouvements qui auront caractérisé notre région, Supports-Surfaces et la Figuration libre, remarquablement représentés. L’un avec les Viallat de la galerie Marina (qui expose aussi des pièces rares de G. Garouste, de E. Pignon-Ernest  ou de Velickovic), surtout avec des œuvres de la plupart des membres du groupe (André Pierre Arnal, Bioulès, Cane, Dezeuze, Pincemin, Pagès, Viallat et même J.M.Meurice, chez Clémence Boisanté, laquelle présente aussi les ténors de la figuration narrative : Erro et Guyemard) ; l’autre avec  les Boirond, Blanchard,  Combas, H. Di Rosa d’AD galerie (il faut leur adjoindre P.Pasqua), ou les Richard di Rosa de la galerie Sophie Julien – où se remarque aussi la présence d’un dessinateur plein de talent et d’avenir comme Sylvain Fraysse.

Après, il y en a un peu pour tous les goûts. Dock Sud présente plusieurs artistes chinois dont il a le secret, assez dans l’air du temps, mais aussi le classique abstrait Sarthou ou le figuratif Lucien Puyuelo.  On peut trouver du Arman ou du Kijno chez Declicart galerie (Vaison la Romaine), du Jonone chez Bruguier Rigail (de Paris, qui expose aussi Fabien Verschaere), ou galerie Perahia (toujours de Paris, avec ses Orlinski version King Kong ou Erro). On peut également trouver du Andy Warhol à la Shiri Show Auction qui nous vient d’Arras.

D’un point d evue régional, bon nombre de figures familières sont représentées : Aldo Biascamano, Marc Duran, Philippe Jacq ou Jean Pous en la sétoise Pop galerie. Bocaj (mais aussi le fantastique Hugues Amblard) grâce BHG Bueno Home gallery, qui nous vient de Nîmes). Riba et ses cartons ouverts et peints en bleu, ou Patrick Loste chez Castang (Perpignan). Philippe Roussel et Michel Calvet galerie de l’Écusson (Montpelier). Philippe Vignal et ses grands portraits africains (Art Fresque Povera, Sommières), Stratos (Prestaart gallery, d’Uzes), ou Cécile Desserle (CC galerie, Aigues Mortes).  Ajoutons-y Aline Jansen, présente sur le stand d’Europ’art, toujours avec le même succès avec ses digigraphies urbaines rehaussées. Ou le sétois André Cervera, chez Clémence Boisanté.

Enfin la ville de Sète a eu la bonne idée de présenter un artiste en décalage total avec le caractère commercial d’une foire : Jean Denant, avec ses socles de béton imposants qui supportent des cités modernes et miniatures (un peu à l’image de ce que l’histoire de l’humanité a  fini par produire de temporaire). Et son sous bois pénétré de lumière,  sculpté à la gouge sur des panneaux bruts de contreplaqué basique, en ôtant de la matière au support.

Cette foire est aussi un lieu de rencontres, de coups de foudre ; on a pu voir des visiteurs s’extasier devant les étranges peintures de Bernard le Nen ou les dessins étonnants de Victor Soren, galerie Art compulsion. D’autres engager des contacts fructueux avec l’itinérante lyonnaise Semeurs de troubles à propos des peintures sur feutre et en relief de Nadine Vergues. On peut se délecter des créations du Musée de l’art brut. Mesurer nos références et valeurs à celles des autres villes (Nantes et la galerie Montesquieu ; Artop Gallerie à Lille, Paris pour Achillea gal, BE-espace, Simon & Roth…), au marché belge (Borabeau Art ou Rasson Art gallery), espagnol (gal Espiral, à Noja, Montesqui à Madrid, Pigment gallery à Barcelone) marocain (gal  Celton Paris). Des villes plus modestes : Honfleur (Agnès Szaboova), Maubec, dans la Vienne (Gal Nicolet), Isle sur la Sorgue (Galéa), ou plus près encore, Pézenas (Les Cordeliers), Agde (La perle noire).

Trois invitations sont mises en exergue : CharlElie Couture sur le stand de Med’iart-L’art-vues, Patrick Chappert- Gaujal grâce aux bons soins de Castang Art project (Perpignan), et Yann Dumoget qui propose aux visiteurs de parapher, commenter ou illustrer ses toiles.

Pour Charlélie, il s’agit de peintures urbaines, avec des images prises sur le vif en la mégalopole new-yorkaise, et sur lesquelles il applique des silhouettes humaines ou des sortes de masques. Tantôt en noir et blanc tantôt en couleur, ce qui évidemment crée une atmosphère différente. On peut y déceler la relation que l’individu entretient avec l’environnement qui le traverse et parfois l’assimile. Mais on peut y voir aussi la résistance de ce même individu à une telle absorption. La peinture, et au-delà de celle-ci, l’activité artistique, marque la trace d’une une telle résistance. Parfois, un objet emprunté au réel ponctue la toile qui devient donc produit de couches successives et se déploie vers l’extérieur à travers le crible d’une vision subjective et donc intérieure.

Pour Chappert Gaujal, il s’agit de sculptures sur socle – ou murales. D’abord des objets maritimes récupérés et agencés différemment, en cercle, à grand renfort de couleur unifiante ; ensuite dans de grandes pièces en acier découpés, fruit également de quelque récupération et qui produisent de curieux dessins dans l’espace, comme si le matériau s’émancipait et malgré la patine du temps esquissait des dessins dans l’espace ; enfin dans des œuvres murales, plus proches de la peinture toujours dans l’idée d’expérimenter des formes ou de combiner des matériaux récupérés. Parmi ces derniers Les plus étonnants : des kayaks, mais aussi une bouée.

Il faudrait parler aussi des amis du Musée Fabre, ou des bolides de collection revisités par Maxime Lhermet. Bref, une longue après-midi à prévoir en perspective. Le projet de Didier Vesse semble de toutes façons celui de poser des bases. Mais il a besoin pour cela de la présence du public et de la participation des supposés collectionneurs. Ce texte a donc avant tout un rôle incitatif. BTN

Jusqu’au 10 décembre, Sud de France Aréna à Montpellier.

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