Le mardi 9 janvier, la Scène nationale d’Albi présente La Douleur, adaptation scénique émouvante du célèbre texte de Marguerite Duras. Seule en scène, Dominique Blanc livre une intense interprétation. 

La douleur est née d’un journal retrouvé dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château. L’écrivaine revoit les endroits traversés, les trajets effectués. Ce sont des récits et des extraits, réunis sous le titre La Douleur. Ils révèlent une attente, celle de Robert L., son mari déporté dans un camp allemand. Duras a, pendant ces années de guerre, écrit ce que lui inspirait ce qu’elle voyait, son vécu, les gens rencontrés ou affrontés. Récit autobiographique de l’absence éprouvante, de l’attente chargée de menaces, de la peur atroce, écrasante, du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour de Robert Antelme.

Elle ignore en cet avril 45, printemps de la Libération, s’il est toujours en vie. En errance dans la ville, courant de bureau en bureau, maudissant le silence du téléphone, ne mangeant ni ne dormant, elle attend, guette, cherchant des signes d’espoir, alors qu’alentour la joie de la Libération s’exprime. Son groupe de résistants se réorganise pour encadrer le retour de ceux qui reviennent. Robert L. reviendra dans un corps où la vie n’a plus de poids.

Il fallait le talent et l’intensité de la comédienne Dominique Blanc, puissamment confrontée à ces temps effroyables, pour transmettre aussi lumineusement les vifs tourments d’une conscience inscrits dans un écrit intemporel.

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