La pièce est construite à partir de cinq gestes, arrivant sans prévenir dans une situation familiale. Cinq gestes ayant à voir, de près ou de loin, avec la sexualité. Cinq gestes qui dérangent les rapports tels qu’ils sont socialement établis, investis et quadrillés par la religion, la médecine, la justice, la science, l’éducation. Cinq gestes qui transgressent un interdit, mais sans l’ombre d’une provocation, et qui forcent les protagonistes à avouer où ils en sont de leur désir, à faire l’épreuve d’une vérité. Ici, c’est un baiser bref et passionné entre un frère et sa sœur à la sortie d’un enterrement, sous les yeux de leurs conjoints respectifs… Là c’est un enfant de sept ans qui dit à ses parents les avoir vu faire l’amour, sans être sûr de ce que cela veut dire…

Cinq gestes qui, l’un après l’autre, engagent les cinq sens (toucher, vue, ouïe, odorat, goût), déstabilisent les perceptions, et nous conduisent doucement à repenser nos habitudes.

Photo : © Martin Argyroglo