Les Rencontres d’Arles, jusqu’au 24 septembre, explorent particulièrement cette année le territoire arlésien et son écosystème avec des scientifiques et des artistes qui en dressent un état des lieux.
C’est ainsi que l’exposition Soleil Gris d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier voisine avec l’enquête menée par Mathieu Asselin sur la zone industrielle de Tarascon, jadis fleuron de la modernité, dans l’exposition Ici près. Il est entouré de Tanja Engelberts qui explore le Rhône et de Sheng-Wen observateur de la Camargue, espaces entre terre et eau à protéger. Non loin de là, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Lumières des Saintes montre l’histoire de ce pèlerinage sur plus d’un siècle avec ses moments joyeux ou tragiques, avec des images issue d’archives et des grands noms de la photographie comme ceux de Chiki Weisz, Lucien Clergue, Erwin Blumenfeld ou bien encore Martine Franck. Marseille est également présente, ville de passage de femmes et d’hommes venus du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, ce dont témoignent les archives du Studio Rex au quartier de Belsunce.
D’autres échos du monde se font entendre comme avec Entre nos murs qui retrace une Histoire de l’Iran des années 1950 à nos jours, tandis que la présence de la diaspora iranienne sur la côte ouest américaine s’affiche avec Soleil of Persian Square d’Hannah Darabi. A l’abbaye de Montmajour, une exposition célébrant les 50 ans du journal Libérationrend compte de l’histoire du monde et de son actualité, tandis que Casa Susanna rassemble 340 photographies des années 1950 et 1960 découvertes dans un marché aux puces de New York, tirées sur papier et Polaroid et représentant des hommes travestis en femmes d’intérieur. Une autre Amérique s’invite dans les photos de Gregory Crewdson dans sa mise en images d’un rêve en déliquescence, l’Amérique de la crise.
A la même époque, à la fin des années 1940, Agnès Varda revient à Sète après y avoir passé la période de l’Occupation. Elle photographie la vie locale du quartier populaire de la Pointe Courte, et les Rencontres montrent cette production. D’autres expos sont à découvrir dont celles de Roberto Huarcaya qui convoque la technique du photogramme dans la représentation de la forêt tropicale péruvienne, et de Juliette Agnel qui nous invite au mystère de nos origines dans les cryptoportiques, lieux antiques et magiques. Présents aussi à Arles les pays nordiques avec17 photographes dont l’artiste finlandaise Emma Sarpaniemi, qui signe l’affiche du festival avec son autoportrait.
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