Le musée rouvre ses portes après quatre années de travaux, pourquoi étaient-ils nécessaires et en quoi ont-ils consisté ?
,Depuis la fin du XXᵉ siècle, le bâtiment qui accueillait le musée Henri-Martin avait vieilli. Certaines salles ont dû être fermées, on en a ouvert d’autres, mais finalement, seule une petite partie était accessible au public. Cet espace restreint ne permettait ni de bonnes conditions de conservation des œuvres, ni de bonnes conditions d’accueil. Les travaux étaient donc nécessaires.
À cette situation, s’est ajoutée la découverte d’une très grande collection privée d’œuvres d’Henri Martin à Rennes. En 2012, lors de la vente publique, la Ville de Cahors a pu acquérir 17 toiles du peintre. C’est vraiment à partir de là que le nouveau projet scientifique et culturel du musée a pu se dessiner et être lancé avec deux axes majeurs : Henri Martin, et le territoire lotois. Les travaux ont commencé en 2018 mais, le musée a fermé fin 2015 pour préparer le chantier. Il a fallu vider entièrement le bâtiment et en profiter pour faire, ce que l’on appelle, un chantier de collection. Cela nous permet d’avoir une idée claire de l’état sanitaire des œuvres conservées et de voir quelles sont les restaurations nécessaires avant le ré-accrochage. De 2018, jusqu’à tout récemment, les travaux ont totalement changé le musée. Et, depuis la seconde moitié de 2021 la ville a pris possession du bâtiment pour les travaux de finition. Actuellement, nous accrochons les trois dernières œuvres.
Quels sont les nouveaux espaces muséographiques que vont découvrir les visiteurs ?
D’abord, ils vont tout simplement découvrir le bâtiment ! Les visiteurs vont vraiment pouvoir aller partout, sauf dans la chapelle qui n’a pas encore été réhabilité et dans les espaces privés : les bureaux, les espaces de réserve. Nous souhaitons que le public prenne possession de ce nouveau bâtiment ! La perception du lieu et de son lien avec le parc a également changé. Le parc Tassart a été complètement réhabilité et ouvrira ses portes en même temps que le musée. Un grand travail a été effectué là aussi. Il a fallu relever un défi esthétique, car les parterres sont inspirés d’une œuvre d’Henri Martin.
À travers les nouveaux espaces et l’architecture, nous avons essayé de rendre compte du côté traversant du bâtiment, situé entre cour et jardin. La notion de transparence fait ainsi partie de l’architecture. On se sent dehors dedans grâce à des espaces avec des immenses baies qui dominent le parc. Autre modification, l’aile nord qui a doublé et adopte désormais des lignes modernes, fuyantes, épurées. C’est dans ce nouvel espace que prennent place les fameux grands décors d’Henri Martin. Le musée est le seul à pouvoir présenter de façon permanente ces œuvres, ce qui est quand même assez exceptionnel ! On parle ici d’œuvres qui mesurent deux mètres par quatre, on est dans l’immensité ! Rappelons qu’Henri Martin était un peintre officiel qui créait des décors dans les plus grands édifices de France, à Toulouse ou à Paris, par exemple. Ce nouvel espace permet d’associer le parti pris architectural extrêmement contemporain, et de donner à voir une véritable tradition artistique française qu’ont été les grands décors institutionnels. Enfin, cette nouvelle salle du musée sera un véritable lieu de vie pour les visiteurs. Nous y avons ajouté des fauteuils pour qu’ils puissent s’asseoir, discuter et admirer la vue sur les jardins grâce à l’immense baie vitrée de neuf mètres qui donne sur le parc. Et puis, avoir l’espace nécessaire pour admirer, contempler, rêvasser, prendre son temps dans un musée. Nous avons vraiment axé les espaces sur le confort du visiteur. Nous souhaitions qu’il ne se sente pas assailli, qu’il ait suffisamment de nourriture esthétique et intellectuelle et qu’il ait envie de revenir.
En résumé, les visiteurs vont découvrir un nouveau bâtiment, vont redécouvrir les collections et des œuvres qu’ils connaissent déjà, mais que nous avons restauré. En tout, 200 objets du fonds ont été concernés par la campagne de restauration. Et puis, les publics vont découvrir un troisième lieu où ils se sentiront chez eux, un lieu où ils auront envie de se promener, de passer du temps. Nous voulons qu’ils reprennent possession d’une richesse qui est la leur. Il est très important pour nous que le public se sente chez lui au musée. Ce lieu doit être celui des visiteurs.