De passage à Perpignan pour la première de Crime et Châtiment par Machine Théâtre, collectif montpelliérain, Borja Sitja nous a accordé un entretien en ce début de saison, la deuxième depuis qu’il a été nommé à la direction du Théâtre de l’Archipel.
Le théâtre de l’Archipel devient L’Archipel, pourquoi ?
Je n’aimais pas l’appellation TDA et Théâtre de l’Archipel excluait El Médiator. Or cette salle fait partie intégrante de la Scène nationale. Nous sommes d’ailleurs la seule structure du réseau à avoir une scène musicale intégrée. Ce manque de lisibilité était gênant, d’autant que la ville a une tradition musicale forte. El Médiator accueille elle aussi des artistes en résidence et pratique une politique d’accompagnement. Sa programmation est présentée trimestriellement, il est compliqué de prévoir des dates annuellement des dates en musique.
Vous venez de lancer votre deuxième saison, quelle est le bilan de la première ?
J’en suis très satisfait, nous avons en effet augmenté sensiblement le nombre de spectateurs, 90 000 au total e celui des abonnés. Je pense que cela est du au changement de direction, perçu comme un changement de couleurs, qui a éveillé la curiosité. La seconde sera plus compliquée, il n’y aura plus l’effet de surprise, mais la programmation devrait confirmer le mouvement. En fait c’est la saison 3 qui sera décisive.
Vous comptez également sur votre nouveau site web pour fidéliser ou gagner des spectateurs, précisez ?
Sur ce site outre les renseignements pratiques habituels, nous allons publier un récit sur la partie caché de L’Archipel, ce que les gens connaissent moins ou pas du tout, la médiation culturelle, la vie à l’intérieur du théâtre, l’envers. Ce récit serait présenté comme un feuilleton avec des photos et des vidéos. En fin de saison ils pourraient regarder tous les épisodes.
En quoi consiste l’atelier des 200 que vous avez créé l’année dernière ?
Le principe et donner le plateau pendant 48 h à 200 spectateurs qui paient 20 € pour travailler avec les artistes. Après l’échauffement ils travaillent par cession de trois heures le samedi et le dimanche ils se produisent, soit à Pâques soit à la Pentecôte, ils ont le lundi pour se reposer ! C’est un défi pour eux mais aussi poules artistes qui dirigent deux cents personnes sur le plateau. On a vite fait de trouver les volontaires.
Proche de l’Espagne, poursuivez-vous l’activité transfrontalière initié par votre prédécesseur ?
J’ai constaté que les spectateurs ne se déplaçaient pas. Ceux de Barcelone ne vont pas à Perpignan et inversement. En revanche je crois au « trafic » des artistes, plus qu’à la mobilité du public, c’est ce qu’il y a de plus important. Nous sommes profondément ancrés dans la ville, avec des compagnies régionales bien implantées, et aussi des compagnies internationales. Je souhaite que L’Archipel soit considéré comme dune des 5 plus grandes scènes nationales. J’envisage aussi une coproduction avec le Festival d’Avignon ; il faut que l’Archipel soit au cœur de la création du spectacle vivant.
Catalan ou Espagnol ?
Barcelonais !
MCH
www.theatredelarchipel.org