Épisode biblique qui a inspiré des générations de peintres, la Cène est au cœur de l’exposition estivale de la Chapelle du Quartier-Haut. Un accrochage réunissant de multiples artistes pour autant de points de vue possibles, et contemporains, sur un sujet si souvent repris dans l’art et dont le modèle absolu reste sans doute celui de Léonard de Vinci.
Plus tard, Dali ou Warhol revisiteront le modèle du maître italien, mais ce sera au cinéma ou dans la publicité qu’il sera le plus détourné. Confié à Roger Castang, galeriste perpignanais, la mise en scène de ces Cène donnent à voir différentes représentations, versions du tableau. Parmi les artistes exposés, on remarquera Les trois d’Anatoly Poutiline, qui retravaille le sujet avec le décor dépouillé d’une pièce vide. Au centre, une table et trois personnages ou un seul multiplié par trois, une trinité. En toile de fond, comme un tableau, un rectangle renferme un disque lumineux. À la croix que dessinent les personnages avec la table correspond, comme en projection, la structure cruciforme du plafond. Tout semble en suspend et en équilibre.
Ensuite, avec Sans titre ?Bobby Cargol, semble avoir résolu le problème du format presque carré par la duplication et la superposition du modèle de Léonard. Mais ce n’est pas une simple image en miroir, ici le reflet est inversé. Enfin, Jacques Bosser oublie la référence au repas et représente un jeune homme brun et entièrement nu, qui se tient debout, face à nous, bras ouvert et tête penchée, sur un fond noir tapissé de feuillage rouge.