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Montpellier : une 38ᵉ édition entre classiques et créations pour le Printemps des Comédiens, du 30 mai au 21 juin

23 Mai 2024 | Festivals, Hérault, Spectacles vivants, Théâtre

Il ouvre chaque année la saison des festivals, le Printemps des Comédiens s’installera du 31 mai au 21 juin au cœur de la pinède du Domaine d’O. Cette grande fête du théâtre laisse une impression de juste équilibre entre nouvelles écritures, créations et revisites de classiques – pour cette édition 2024 qui ne compte pas moins de 23 spectacles, sans compter les rendez-vous habituels tels que le Warm Up, ou la Fête de la musique. 

Pour ouvrir le festival, une première en France : Gaviota, « une re-respectueuse. Mais que l’Argentine irise de couleurs inattendues ». Une création théâtrale de Guillermo Cacace, d’après La Mouette de Tchekhov. Du 30 mai au 2 juin, au Domaine d’O.

Tchekhov sera décidément sur le devant de la scène, ou en tout cas la toile de fond, des premières représentations de cette édition puisque la programmation se penchera ensuite sur la « variation théâtrale » de Cyril Teste et du Collectif MxMSur l’autre rive. Là encore, le metteur en scène s’inspire d’un des textes du dramaturge russe, Platonov, pour « questionner nos forces et vulnérabilités, au gré du temps qui s’écoule« . Création, du 30 mai au 1ᵉʳ juin, au Domaine d’O.

Autre création, parmi les huit au programme, celle d’un fidèle du Printemps : Portraits de famille. Une histoire des Atrides de Jean-François Sivadier. Une « fresque théâtrale inspirée des textes d’Euripide, d’Eschyle, de Sophocle, de Sénèque » qui « revisite l’histoire épique et tragi-comique des Atrides, ici confiée à quatorze actrices et acteurs de la promotion 23 du CNSAD-PSL (Conservatoire de Paris) ». Une pièce au long cours, puisqu’elle durera 3h50 (avec entracte), à découvrir du 31 mai au 2 juin, au Domaine d’O.

Autre fidèle du festival, le metteur en scène Georges Lavaudant présentera Le malheur indifférent, création d’après Peter Handke, imaginée avec les jeunes talents de l’ENSAD. Du 31 mai au 15 juin au Hangar Théâtre.

À souligner ensuite, le retour d’un texte au festival : Liliom, ou la vie et mort d’un vaurienAprès avoir été montrée en 2013, la pièce de Ferenc Molnár revient dans une mise en scène de Myriam Muller. Daté de 1909, le texte reste pourtant « d’une confondante actualité : violences faites aux femmes, rôle de l’homme dans le couple, silence de celle qui subit… ». Première en France, du 31 mai au 2 juin, au Kiasma.

Création encore, signée à quatre mains : Madame l’Aventure de Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume. Pour cette pièce,  » le duo met son art du bizarre au service d’un grand récit d’aventure. Jean-Pierre l’explorateur, entre univers haut en couleurs et grisaille casanière, nous fait traverser tout un nuancier fantasmatique !« . Du 31 mai au 2 juin et du 7 au 9 juin, au Théâtre des 13 vents.

L’Amérique du Sud sera à nouveau représentée dans le programme avec la venue du dramaturge chilien Guillermo Calderón. Au cœur de la création Villa, la question de la mémoire et un plateau hanté par les fantômes de la dictature. Les 31 mai et 1ᵉʳ juin au Théâtre La Vignette.

La vocation documentaire du théâtre sera encore explorée avec Arche, création de Gildas Milin, metteur en scène et directeur de l’ENSAD Montpellier, qui imagine « une fiction documentaire mi-historique, mi-futuriste, qui met à nu les liens entre théâtre et médecine. » Du 1ᵉʳ au 15 juin au Hangar Théâtre.

L’ENSAD toujours sur le devant de la scène, cette fois dans une création de Katia Ferreira Tristesse animal noir, d’Anja Hilling, pièce qui  » traite avec onirisme et frondeur la question de la punition extra-judiciaire. » Du 2 au 15 juin, Hangar Théâtre.

La suite de la programmation verra présenter la nouvelle création de Marina Otero Kill Me. « Incarné par six interprètes à l’énergie fulgurante – un sosie de Nijinsky et des danseuses atteintes de troubles mentaux – Kill me est un magnifique et dérangeant tableau vivant de la folie amoureuse. » Les 4 et 5 juin, La Chartreuse (Villeneuve-lez-Avignon).

Incursion circassienne dans le Printemps, les Feux artificiels du Centre des arts du cirque Balthazar montre que le cirque « n’échappe pas aux angoisses dystopiques » en posant la question de l’usage de l’IA au cirque. Du 5 au 8 juin, Domaine d’O.

Cirque encore dans la Prairie Sud avec Le Cabaret Renversé de Julien Candy. « Un monde un peu barré et totalement poétique » à découvrir du 6 au 8 juin puis du 12 au 15 juin, au Domaine d’O.

De cabaret, il en sera aussi question avec Le Secret. Cabaret au bon goût d’autre chose…, mise en scène de Jérôme Marin, alias Monsieur K. Un spectacle aux sensations fortes garanties et où « tout est possible : les coulisses empiètent sur la scène et ça s’enivre de chants, de cris, de poésie avec irrévérence et une délicieuse décadence. » Du 6 au 8 juin, Domaine d’O.

Changement de décor et d’ambiance avec la première en France de Journée de noces chez les Cromagnonscréation théâtrale de Wajdi Mouawad, en libanais dans le texte. Un texte commencé en 1991, à 23 ans, alors que la guerre civile libanaise s’éteignait. Du 7 au 9 juin, Domaine d’O.

Après le Liban, le voyage théâtral se poursuivra jusqu’en Palestine avec Une assemblée des femmes d’aujourd’hui, spectacle coréalisé par Roxane Borgna, Jean-Claude Fall, et Laurent Rojol. « Le trio de metteurs en scène revisite L’Assemblée des femmes pour provoquer un audacieux dialogue entre la comédie grecque antique et la réalité des femmes palestiniennes d’aujourd’hui« . Les 8 et 9 juin, Domaine d’O.

Entrant dans sa dernière partie, le Printemps se poursuivra avec Parler pointu, de Benjamin Tholozan et Hélène François. Une pièce sur « l’uniformisation culturelle, voire de l’amputation d’identité. Sujets graves traités légèrement.« . Du 11 au 13 juin, La Scène Grand Pic Saint-Loup (Saint-Gély-du-Fesc).

L’accent du sud résonnera également dans les mots de Marcel Pagnol avec Marius, coproduction du Printemps et création signée Joël Pommerat. L’artiste revisite librement cette pièce pour en révéler « toute la profondeur d’une archéologie des désirs humains« . Du 13 au 15 juin, Domaine d’O.

Comme souvent, le Printemps présentera une création imaginée avec la Bulle Bleue, Tout le monde se ressembleconçue et mise en scène par Brigitte Négro. « Un texte mettant à l’honneur le libre-arbitre et son interprétation par des personnes qui en sont partiellement privées. » Du 13 au 15 juin, La Bulle Bleue.

Ce sera l’autre gros morceau du festival, 4h20 de représentation (avec entracte), Balkony – Pieśni Miłosne (Balcons – Chants d’amour) mis en scène par Krystian Lupa fera sa première en France. Créateur d’univers « entre tous reconnaissables« , il mettra ici en lumière « les mille nuances d’un texte dans un théâtre à la beauté hypnotique. » Les 14 et 15 juin, Domaine d’O.

Pour clôturer le festival, deux spectacles tirant leur matériau dramatiques de textes anciens. D’abord, Les Messagères, pièce mise en scène par Jean Bellorini d’après l’Antigone de Sophocle. Le résultat ? « Un théâtre inoubliable qui s’anime, dansant sur la fine frontière entre fiction et réalité ». Les 18 et 19 juin, Domaine d’O.

Enfin, c’est Emma Dante qui mettre le point final à cette édition avec Re Chicchinella (Le roi Poule). Tirée des contes de Giambattista Basile, la pièce « donne vie, chair et images à cette truculence de conte pour grands enfants. » Les 18 et 19 juin, Domaine d’O.

Plus d’informations : printempsdescomediens.com

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