« La peste soit de l’avarice et des avaricieux » s’insurge Molière, centrant sa pièce et sa critique sur l’excentricité paroxystique du défaut. L’Avare que présente Jérôme Deschamps, les 8 et 9 janvier au Parvis à Ibos, est, lui, généreux, par le plaisir tonique et vivifiant offert au spectateur. La simplicité y est de mise, que ce soit dans le décor en toile peinte, la mise en scène, l’éclairage et la sobriété du jeu d’acteur.
Rien ne vient ternir l’éclat du texte, atteindre sa profondeur. Les comédiens jouent on ne peut mieux sur les mots. Le rôle va comme un gant à Jérôme Deschamps qui, en Harpagon bedonnant, arc-bouté est aussi lumineux que l’or sur lequel il est arc-bouté. En tant que metteur en scène, il aborde la pièce, selon une comédie jubilatoire, mettant en exergue les confrontations qui font tout l’art de Molière.
Art dans lequel le rire fait mouche, chassés-croisés et quiproquos nombreux, entrainant le spectateur dans des séquences comiques, celle de la bastonnade atteignant des sommets. Harpagon se bat, veut régner, défendre sa foi. Mensonge, méfiance, ruse et cruauté retorse, menace et violence au programme. À la manière de Jacques Tati, en montrer moins pour en dire plus, Jérôme Deschamps excite l’imaginaire, suscitant une riche rencontre entre la pièce de Molière et le public.
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