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Avignon : la Collection Lambert expose « L’Alchimie de la rencontre » jusqu’au 5 janvier

14 Août 2024 | Arts plastiques, Expos, Vaucluse

Pour cette exposition estivale, la Collection Lambert a choisi une organisation quelque peu aléatoire puisque confiée aux calculs algorithmiques d’un logiciel conçu pour l’occasion. Cet agencement ludique met en exergue des œuvres-phares des années 60-70, dont une œuvre éphémère de Richard Long, à la poudre colorée disposée sur le sol en arc-en-ciel. Et quelques grands noms de l’histoire de l’art : le peintre américain et très scriptural Cy Twombly de plus en plus dépouillé au fil du temps, l’Allemand Anselm Kiefer avec ses tableaux ou ses livres de plomb ouverts, et le Belge Marcel Broodthaers, filmé écrivant sous la pluie ou proposant une carte politique du monde.

Cette présentation met en évidence l’importance des installateurs qui se livrent à un ballet manuel et précis. Par ailleurs, elle est parsemée de références littéraires (on y croise Barthes ou Mallarmé), ou d’allusions à l’histoire de l’art, d’objets empruntés à d’autres musées ou bibliothèques avignonnais, voire de collections similaires ou de clins d’œil à quelques expos ayant marqué l’histoire de ce lieu d’art majeur : Figures de l’acteur (La Comédie Française selon Andres Serrano, Francesco Vezzoli l’homme qui fait pleurer les statues), La disparition des Lucioles (où l’on avait pu découvrir les tiges de plastique suspendues et mouvantes de Mirostaw Batka) ou A Fripon Fripon et demi (verbalisé pour l’éternité par Lawrence Weiner)… La liste des artistes, Europe et États-Unis essentiellement, est impressionnante.

On sait le rôle joué par Lambert pour une reconnaissance de mouvement aussi divers que l’art minimal (pensons aux fresques pérennes de Sol LeWitt, aux sculptures murales de Donald Judd, aux dalles de Carl Andre, aux déséquilibres de Richard Serra, aux shaped canevas de Robert Mangold, aux monochromes de Edda Renouf ) et conceptuel (Robert Barry, On Kawara, Dan Graham, Joseph Kosuth, Bruce Nauman, Gordon Matta-Clark, Louise Lawler, Jenny Holzer, André Cadère et ses bâtons de bois ronds), à BMPT (Buren et ses rayures verticales, Mosset et son petit cercle central, Toroni, et ses empreintes de pinceaux) et Supports-Surfaces (limité à Daniel Dezeuze, échelles ou châssis), le land art (Christo et ses projets, Oppenheim et ses works in progress), l’Arte Povera (Paolini, Penone imprimant les arbres). Mais aussi le renouveau de la figuration en Europe (Barcélo et sa barque ou ses bibliothèques, Combas et ses portraits, Kiefer et ses filles du Rhin ou sa vie secrète des plantes), la photographie plasticienne (Roni Horn et ses portraits d’Isabelle Huppert, Nan Goldin et la chaude vie new-yorkaise, Andres Serrano dont le Christ a fait scandale), l’art vidéo (Douglas Gordon, Anri Sala)…

Des figures majeures de la production du XXe : Louise Bourgeois, Beuys, Francesco Vezzoli, Brice Marden, Richard Tuttle (la discrétion faite œuvre), puis Pierre Bismuth ou Christian Marclay… Enfin des artistes plus jeunes, à l’instar de notre Perpignanais Nicolas Daubanes (explorateur du monde carcéral), du collectif Claire Fontaine, Mircea Cantor et son Rainbow d’empreintes digitales, ou Vincent Ganivet et ses sculptures autoportantes en béton. Adrien Vescosi semble la grande révélation de cette exposition, lui qui travaille la décoction sur toiles de cotons en un certain ordre assemblées. De quoi revisiter une bonne tranche d’histoire de l’art, peut-être pas la plus séduisante aux yeux du grand public, mais la plus exigeante. Et c’est ce que l’on demande à l’art.

Dans le même temps, Lorraine de Sagazan et Anouk Maugein érigent un sanctuaire du chagrin sous la forme d’objets relatifs à la violence et au crime, sauvés de rebut. Enfin les fondatrices de la gb agency, présentent, dans le prolongement d’Arles, un quarteron de photographes.

BTN

Plus d’informations : collectionlambert.com

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