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Centrès : Nicolas Sanhes expose au Château de Taurines jusqu’au 22 septembre

14 Août 2024 | Arts plastiques, Aveyron, Expos

En attendant de fêter les 40 ans d’ouverture de cette bâtisse médiévale à l’art contemporain, Nicolas Sanhes en fête la 39e édition. Il revient, quelques décennies plus tard, sur les lieux de sa première exposition de sculpteur.

Sauf qu’entre temps, il a trouvé sa voie dans des structures complexes, réalisées à partir de poutrelles industrielles, segmentées et aboutées, dans un mouvement d’expansion qui n’exclut ni la nécessité de l’équilibre général ni la volonté d’établir un juste milieu entre le vide de l’espace et le plein du volume linéaire. Chaque segment fait partie d’un tout et les possibilités de variations des formes sont infinies. Elles peuvent être monumentales et s’inscrire dans l’espace public ou privé, ou plus modestes quand il s’agit d’exposer à l’intérieur. Elles sont colorées de blanc, ce qui permet des effets de lumière et se modifient au fur et à mesure que l’on tourne autour d’elles, qu’elles soient au sol ou sur un socle, renforçant alors leur mouvement d’expansion vers le ciel. Enfin, et surtout, elles sont refermées sur elles-mêmes comme pourrait l’être un ruban de Moebius et s’affirment en tant que lignes abstraites dans l’espace.

On peut en découvrir quelques-unes à Taurines, mais l’on comprend vite qu’elles servent de référence majeure aux peintures que l’artiste présente, face méconnue de sa production. Certaines sont de format carré, de dimensions humaines, d’autres plus amples, d’autres enfin plus modestes, et donc intimistes. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’emploi de la couleur, ce qui n’exclut pas, parfois, le recours au noir. On y retrouve la « vacance », à savoir la projection du vide spatial sur le plan du tableau. Nous assistons alors à un ballet de formes colorées. Car l’impression de mouvement persiste. Simplement, il passe du corps au regard, amené à se perdre dans le méandre des propositions qu’on lui soumet. Les formes, non identifiables a priori, sont impeccablement découpées grâce à des adhésifs. Au début, la peinture de Sanhes n’était que la projection des sculptures à la surface du tableau. Petit à petit les rapports de force et de forme se complexifient et pourraient laisser croire que l’artiste perd le contrôle de l’équilibre. Aussi, ce dernier utilise-t-il des « tenseurs » qui ressemblent vaguement à des clés et participent à cette recherche d’aplomb qui lui importe tant. Des formes de trèfles ou d’échelles vont dans le même sens. Car point de mouvement sans équilibre.

De nos jours, l’ordinateur permet de mieux calculer le rapport entre chaque membre et son ensemble. Sanhes l’a donc intégré à ses outils de travail. Il nous reste à nous demander ce qui préside au choix des couleurs. Il semble qu’il soit lié aux éléments qui composent le monde et qu’il décompose en aplats, puisque le tableau est avant tout un plan sans profondeur réelle : la source de lumière, la végétation, le ciel nocturne poussé à son point optimum d’invisibilité, l’espace, les éléments architecturaux environnants, etc. Si tel était le cas, il serait intéressant de lire ses toiles à la lumière de l’environnement immédiat du château. Certaines ouvertures baignées de lumière dans les plus sombres iraient dans ce sens. Chaque toile met en abyme le château et sa situation dans l’espace du Ségala.

BTN

Plus d’informations : chateaudetaurines.fr

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