Peintre autodidacte, Armand Avril commence à exposer à Lyon en 1957. Un voyage d’un an en Afrique en 1960, la rencontre de Louis Pons, dessinateur et assembleur d’objets, la découverte du village de Cotignac, grâce à Jean Arène, où il choisira ensuite de vivre, modifient progressivement son orientation artistique. Enthousiasmé par l’œuvre de Gaston Chaissac qu’il découvre à Nantes, il convainc le critique René Deroudille d’organiser en 1968 une exposition de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Les premiers montages d’Armand Avril constitués de bouchons de liège taillés, disposés dans des casiers d’imprimerie sont révélés lors de sa première exposition personnelle à la galerie lyonnaise Le Lutrin en 1970 chez Paul Gauzit. Puis les assemblages se diversifient : à travers des matériaux de récupération bricolés, parfois peints puis collés sur des panneaux de bois, s’exprime un univers poétique débordant d’humour et de vitalité.
L’artiste joue avec des effets d’accumulation ; les compositions étagées, telles des objets totémiques, évoquent parfois les rites de magie de cultures lointaines. Le thème de la mort apparaît aussi, mêlé à celui du sacré, dans des sortes de reliquaires d’un art populaire sans âge. En 2008, le Musée des Beaux Arts de Lyon, son Musée-école, lui rend hommage lors d’une exposition rétrospective. C’est pour lui une consécration. Avril poursuit une œuvre prolifique et singulière loin des contingences des modes, dans sa maison-atelier de Cotignac, magnifique bric-à-brac du grand collectionneur où le moindre espace saturé d’objets révèle l’univers intérieur de ce magicien inclassable.
Plus d’informations : musee-artbrut-montpellier.com